2017-11-30 08:54:00

Dacca, le chaos constructif de la capitale du Bangladesh


(RV) Le Pape François atterrit à l’aéroport de Dacca, la capitale du Bangladesh ce jeudi 30 novembre pour un voyage de deux jours et demi au pays du nymphéa. C’est un pays en pleine mutation économique et sociale que le Saint-Père va visiter et sa capitale, Dacca, en est la vitrine contrastée.

Dacca, c’est d’abord un bruit, celui des klaxons, incessants. Ils résonnent à chaque mouvement d’un véhicule pour avertir les autres de sa présence. La circulation est en effet assez sportive et loin des canons bien stricts d’occident. Ici, le trafic est frénétique et la ville le plus souvent congestionnée. Il faut plusieurs heures pour avancer de quelques kilomètres, rendant les déplacements très difficiles.

Il existe une myriade de bus, tous plus cabossés les uns que les autres, des trishaws à pédales pour les moins fortunés ou pour les trajets les plus courts, des trishaws motorisés, grillagés, qui n’hésitent pas à se faufiler entre deux haies de bus trois fois plus hauts qu’eux. Mais ces transports en commun ne suffisent pas à absorber la demande, immense, de cette mégapole de 15 millions d’habitants qui a grandi trop vite. Les infrastructures n’ont pas suivi.

Voile permanent dans le ciel

Dacca, c’est ensuite la pollution. Si le matin, la brume recouvre les quartiers périphériques ou en bordure des rivières, dans la journée, c’est un voile nuageux grisâtre et qui vous prend à la gorge qui recouvre la ville. À 15h, alors que le soleil des tropiques commence à décliner, il devient rouge incandescent, comme s’il était sur le point de disparaitre sur la ligne d’horizon. En cause, les particules fines qui le filtrent.

Ce trafic et cette pollution, c’est la conséquence d’une activité bouillonnante : le long des grandes artères, se pressent échoppes, magasins et centres commerciaux miteux, presque cachés derrière des fils électriques qui forment d’énormes guirlandes de réglisse qui semblent crouler sous leur propre poids. À leur pied, se presse une foule majoritairement masculine qui parcourt les trottoirs défoncés ou inexistants.

Le royaume du textile bon marché

Au nord de la ville, les usines de textiles, qui se comptent par milliers, s’alignent le long de la route. Ils sont semblables au Rana Plaza qui s’est écroulé en 2013, provoquant la mort de 1127 personnes. Au matin, dès l’aube, une myriade de camions bariolés de couleurs, certains transportant des conteneurs, sont garés, attendant leur marchandise. Des ouvriers et des ouvrières surgissent entre deux mastodontes, prêts à traverser la route au milieu des véhicules.

Partout dans la mégapole, des immeubles s’élèvent. Percés de barres de fer, ils montent vers le ciel défiant toutes les règles de l’apesanteur. Mais le développement est à ce prix. Il reste encore bien des bidonvilles dans lesquels s’entassent des familles entières. Ce sont elles qui garnissent les rangs des ramasseurs de déchets, innombrables, qui jonchent les rues, qui travaillent dans l’économie informelle, essayant de gagner quelques sous. Si la richesse globale du pays augmente avec l’industrialisation et les services, la pauvreté est encore le lot d’une majorité d’habitants qui a à peine quitté la campagne pour rejoindre la ville.

(XS)
 








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