2017-11-25 18:02:00

Méditation de la solennité du Christ-Roi de l’Univers


Le Père jésuite Raphaël Bazebizonza nous introduit à la médiation avec les lectures du christ-roi de l’univers. « Jésus précise la nature de sa royauté et de sa messianité-même, qui n’est pas un pouvoir mondain, mais un amour qui sert ; il affirme que sa façon de gouverner ne doit pas être absolument confondue avec un règne politique quelconque. »

(RV) En ce dernier dimanche de l’année liturgique, le Seigneur nous invite à participer à sa royauté. A la surprise de tout le monde, le Christ ne nous donne pas rendez-vous au sommet d’une haute montagne ou dans une cour royale où nous serons logés, nourris et véhiculés aux frais généraux de l’État. Bien au contraire, le Christ nous entraîne dans les verts pâturages où il a l’habitude de se rendre pour prendre soin des plus pauvres. Les lectures bibliques que nous écoutons en ce jour, nous parlent justement de ces périphéries. Elles nous parlent du jugement dernier, et de son contenu : le soin des plus pauvres. C’est sur cela que nous serons jugés. « En vérité je vous dis : tout ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens c’est à moi que vous l’avez fait ». Au soir de notre vie disait saint Jean de la Croix, nous serons jugés sur l’amour. C’est cela qui permettra ou non notre entrée dans le règne de Dieu.

De cette façon, Jésus précise la nature de sa royauté et de sa messianité-même, qui n’est pas un pouvoir mondain, mais un amour qui sert ; il affirme que sa façon de gouverner ne doit pas être absolument confondue avec un règne politique quelconque : « Voici que moi-même, je m’occuperai de mes brebis, et je veillerai sur elles » (Ez 34, 11). Ils sont rares, les chefs humbles et pauvres qui conçoivent leur pouvoir comme un service et non comme un honneur ou comme un moyen de domination. Malheureusement, le monde d’aujourd’hui ne manque pas de dirigeants qui méprisent leurs sujets, ne se mêlant jamais à eux, hormis pour vider leurs bourses ou pour les exploiter à leur profit. Jésus perturbe cette logique en nous disant simplement que le pouvoir authentique se vit à travers l’engagement concret pour le prochain. C’est-à-dire, en servant. L’horizon de Jésus Roi de l’univers n’est pas une cathèdre où l’on s’installe confortablement pour juger les inférieurs, mais un chemin qui conduit vers la brebis : celle qui est perdue, pour la ramener au bercail, celle qui est blessée pour la soigner, celle qui est qui malade pour lui rendre des forces ; celle qui est maigre pour la rendre vigoureuse.

La tentation du pouvoir qui se sert nous guette tous. On veut gravir les échelons le plus rapidement pour occuper les charges qui conféreraient certains avantages. Mais Jésus nous dit que le vrai pouvoir, c’est le pouvoir du service. En âme et conscience, demandons-nous : Seigneur, quel est le « pouvoir » que je recherche ? Dans quelles situations aimerais-je être « reconnu », promu, valorisé, encensé ? Aux yeux de qui aimerais-je avoir de la valeur ? Comment puis-je mieux les servir ? Comment puis-je être le dernier là où je cherche à être le premier ? Demandons au Seigneur la grâce de laisser de côté, nos aspirations mesquines, nos envies, notre soif de toute puissance, pour servir les plus faibles.

CM      








All the contents on this site are copyrighted ©.