2017-10-31 16:31:00

Messe à Sainte-Marthe: l'espérance du Royaume de Dieu nous libère de nos prisons intérieures


(RV) Pour faire grandir le Royaume de Dieu, il faut avoir le courage de jeter le grain de moutarde et de mélanger le levain. Souvent, au contraire, on préfère une «pastorale de conservation». Le pape l’a rappelé ce mardi 31 octobre 2017 lors de la messe matinale à la Maison Sainte-Marthe.

En s’appuyant sur l’Évangile du jour, dans lequel Jésus compare le Royaume de Dieu au grain de moutarde et au levain, le Pape a noté que ces deux éléments sont petits mais «ont à l’intérieur d’eux une puissance» qui grandit. C’est comme ça pour le Royaume de Dieu : sa puissance vient de l’intérieur.

Saint Paul lui aussi, dans la Lettre aux Romains, proposée dans la Première Lecture, met en relief les tensions de la vie, des souffrances qui toutefois «ne sont pas comparables à la gloire qui nous attend». Il s’agit donc d’une «tension entre la souffrance et la gloire». Dans ces tensions il y a, en fait, une «ardente attente vers une révélation grandiose du Règne de Dieu». Un attente qui n’est pas seulement la nôtre, a remarqué François, mais aussi celle de la création, soumise à la limitation dans le temps comme nous, et «tendue vers la révélation des enfants de Dieu». C’est la force interne qui «nous pousse dans l’espérance vers la plénitude du Règne de Dieu». C’est celle de l’Esprit Saint.

«C’est justement cette espérance qui nous mène à la plénitude, l’espérance de sortir de cette prison, de cette limitation, de cet esclavage, de cette corruption, et d’arriver à la gloire: un chemin d’espérance. Et l’espérance est un don de l’Esprit. C’est justement l’Esprit Saint qui est en nous et nous pousse à cela : à une chose grandiose, à une libération, à une grande gloire. Et c’est pour cela que Jésus dit : "À l’intérieur de ce grain de moutarde, de ce tout petit grain, il y a une force qui libère une croissance inimaginable".»

À l’intérieur de nous, et dans la création, a insisté le Pape, il y a une force qui libère : c’est l’Esprit Saint, qui «nous donne l’espérance». Vivre dans l’espérance, c’est donc laisser ces forces de l’Esprit nous aider à croître vers la plénitude qui nous attend dans la gloire. Mais comme le levain qui doit être mélangé et le grain de moutarde qui doit être jeté, le Règne de Dieu «grandit de l’intérieur, et non pas par prosélytisme», a averti le Pape.

«Il grandit de l’intérieur, avec la force de l’Esprit Saint. Et l’Église a parfois eu le courage soit de prendre et jeter, prendre et mélanger, mais elle aussi eu parfois peur de le faire. Et souvent, nous voyons que l’on préfère une pastorale de conservation, qui ne laisse pas grandir le Royaume. "Mais enfin, restons ceux que nous sommes, tout petits, là, nous sommes en sécurité…" Et le Royaume ne grandit pas. Pour que le Royaume grandisse, il faut du courage : le courage de jeter le grain, de mélanger le levain.»

Il est cependant vrai que si on jette la semence, on la perd, et que si on mélange le levain, on se salit les mains, parce qu’on perd toujours quelque chose quand on sème le Royaume de Dieu. Alors prenons garde à «ceux qui prêchent le Royaume de Dieu avec l’illusion de ne pas se salir les mains. Eux, ce sont des gardiens de musée : ils préfèrent les choses belles, et non pas ce geste de jeter pour que la force se libère, de mélanger pour que la force fasse grandir. Ceci est le message de Jésus et de Paul. Cette tension qui va de l’esclavage du péché, pour être simple, à la plénitude de la gloire. Et l’espérance est celle qui va de l’avant, qui ne déçoit pas : parce que l’espérance est trop petite, l’espérance est petite comme le grain et le levain.»

L’espérance est «la vertu la plus humble», «la servante», mais là où il y a de l’espérance, il y a l’Esprit Saint, qui fait avancer le Royaume de Dieu, a conclu le Pape.

(CV)








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