2017-10-19 12:38:00

Messe du Pape à Sainte-Marthe: la proximité de Dieu n'est pas réservée à une élite


(RV) Que le Seigneur nous donne la mémoire de la «gratuité» du salut et de la proximité de Dieu, ainsi que du caractère concret des oeuvres de miséricorde: nous deviendrons ainsi des personnes qui aident à  «ouvrir la porte», a exhorté François lors de la messe de ce jeudi matin, 19 octobre 2017, à la Maison Sainte-Marthe.

En s’appuyant sur l’extrait évangélique de ce jour, tiré de saint Luc, dans lequel scribes et pharisiens se prétendent justes alors que Jésus leur explique que seul Dieu est juste, François a dénoncé le «grave oubli» des docteurs de la loi, qui avaient «oublié la gratuité du salut, la proximité de Dieu, la miséricorde de Dieu», en croyant emporter avec eux «la clé de la connaissance».

Il avaient oublié la gratuité de Dieu, qui nous sauve par Son initiative, alors qu’eux pensaient associer le salut à un code, à «un tas de prescriptions». Mais «ils ne recevaient pas la force de la justice de Dieu», car la loi doit toujours être «une réponse à l’amour gratuit de Dieu»«Quand on oublie la gratuité du salut, on tombe, on perd la clé de l’intelligence de l’histoire du salut», en perdant «le sens de la proximité de Dieu».

«Le Dieu de la révélation est le Dieu qui a commencé à cheminer avec nous depuis Abraham jusqu’à Jésus-Christ, le Dieu qui chemine avec son peuple. Et quand on perd ce rapport proche avec le Seigneur, on tombe dans cette mentalité obtuse, qui croit dans l’autosuffisance du salut avec l’accomplissement de la loi», a averti François.

Quand manque la proximité de Dieu, quand manque la prière, a averti François, «on ne peut pas enseigner la doctrine», ni même «faire de la théologie». La théologie doit se faire en priant, car la proximité du Seigneur se manifeste en Jésus crucifié, et c’est le sang du Christ qui nous justifie. Les œuvres de miséricorde sont un accomplissement de la loi, car elles permettent de toucher la chair du Christ, en «touchant le Christ qui souffre dans une personne, que ce soit physiquement ou spirituellement». Il a par ailleurs mis en garde contre le fait que « quand on perd la clé de la connaissance, on arrive à la corruption ».

Le Pape a enfin évoqué la responsabilité des pasteurs d’aujourd’hui, qui ont encore tendance à fermer des portes : «Dans mon pays j’ai entendu parler plusieurs fois de curés qui ne baptisaient pas les enfants des filles mères, car ils n’étaient pas nés d’un mariage canonique. Ils fermaient la porte, ils scandalisaient le peuple de Dieu, pourquoi? Parce que le cœur de ces curés avait perdu la clé de la connaissance. Sans aller aussi loin dans le temps et dans l’espace, il y a trois mois, dans un pays, dans une ville, une maman voulait baptisé son fils qui venait de naître, mais elle était mariée civilement avec un divorcé. Le curé a dit : "Oui, oui, je baptise l’enfant. Mais ton mari est divorcé. Il doit rester dehors, il ne peut pas être présent à la cérémonie." Ceci arrive aujourd’hui. Les pharisiens, les docteurs de la loi ne sont pas des choses de dans le temps, aussi aujourd’hui il y en a beaucoup. C’est pour cela qu’il est nécessaire de prier pour nous, les pasteurs. Prier pour que nous ne perdions pas la clé de la connaissance, et que nous ne fermions pas la porte à nous et aux gens qui veulent entrer.»

(CV)








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