2017-09-23 19:00:00

Méditation 25ème dimanche ordinaire. Année A


Le Père jésuite Antoine Kerhuel nous introduit à la médiation avec les lectures du 25ème Dimanche du Temps Ordinaire. « Dieu espère notre disponibilité à rejoindre sa vigne à tout moment, et cela quels que soient nos âges, nos passés, nos qualités et nos faiblesses. »

( RV) A partir de ce que nous sommes ou voulons être, nous nous faisons parfois une image de Dieu. Nous avons une idée de ce qui est juste, de ce qui est bon, de ce qui est désirable … et en Dieu devrait se trouver en plénitude ce que nous pensons être juste, bon ou désirable. Eh bien, l’évangile de ce dimanche bouscule cette manière de voir! Que nous raconte la parabole lue aujourd’hui ?

Le maître d’un domaine sort de grand matin pour embaucher des ouvriers à sa vigne. Aux ouvriers qu’il embauche lors de cette sortie matinale, il promet un salaire d’une pièce d’argent pour le travail qu’ils s’apprêtent à accomplir durant la journée. Mais le maître a besoin d’ouvriers supplémentaires. Il sort donc plusieurs fois durant la journée (à neuf heures, à midi, à trois heures de l’après-midi et même à cinq heures) et à chaque sortie il trouve de nouveaux bras à envoyer à sa vigne. Le soir venu, le maître paie ses ouvriers ; il fait venir les derniers embauchés et il leur donne une pièce d’argent ; puis il continue – jusqu’à ceux qui avaient été embauchés au petit matin – et à chacun il donne une pièce d’argent. Les premiers embauchés sont furieux : « Ces derniers venus n’ont fait qu’une heure, et tu les traites comme nous, qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur ! ». Le maître ne cède pas. Il répond : « N’as-tu pas été d’accord avec moi pour une pièce d’argent ? » et il ajoute : « Est-ce que ton regard est mauvais parce que je suis bon ? ». Cette histoire a de quoi nous surprendre. Le Royaume des cieux serait-il donc ainsi ? Si tel est le cas, le Royaume des cieux ne suit vraiment pas les règles de la justice sociale – celles-là même que nous cherchons à établir, parfois à grand peine, dans nos sociétés !

Oui, le Royaume des cieux annoncé par Jésus n’est pas à l’image des sociétés justes que, à bon droit, nous souhaitons construire. Le Royaume des cieux excède toutes nos représentations, va au-delà de tout ce que nous pouvons espérer mettre en place dans notre monde à nous. La parabole entendue ce dimanche nous appelle à découvrir, et à accepter, que, pour Dieu, tout être humain à la même valeur et que cette valeur tient à ce qu’il est, et non à la quantité de choses qu’il fait. Le maître de la vigne souhaite que tous aient la possibilité d’aller travailler ; et ce ne sera pas la quantité du travail fourni qui servira à évaluer les montants des paies, mais la disponibilité à rejoindre la vigne (que ce soit pour huit heures, cinq heures ou une heure). Cette parabole nous rappelle ainsi que Dieu espère notre disponibilité à rejoindre sa vigne à tout moment, et cela quels que soient nos âges, nos passés, nos qualités et nos faiblesses. Cela est proprement renversant : Dieu nous attend, à toute heure de la vie ! La bonté de Dieu excède vraiment nos images et va au-delà de nos représentations de ce qui est juste. Cette découverte ouvre pour chacun de nous un chemin vers la joie, dès lors que nous nous gardons de la jalousie qui, chez les embauchés du petit matin comme chez nous, naît de nos tendances à nous comparer avec autrui.

Ne soyons donc pas surpris si la liturgie nous propose aussi en ce dimanche un texte du prophète Isaïe qui attribue à Dieu ces paroles : « Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus des vôtres, et mes pensées, au-dessus de vos pensées ».

Soyons-en assurés : le Seigneur nous appelle à sa vigne, à tout moment. Il ne sera jamais trop tard ! Et cela est une bonne nouvelle !

CM








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