(RV) Le dicastère pour le Service du Développement humain intégral a organisé une
messe d’action de grâce ce vendredi 15 septembre pour célébrer le décret promulgué
le 4 mai 2017 par la Congrégation pour les Causes des saints reconnaissant publiquement
«le caractère héroïque des vertus pratiquées par le serviteur de Dieu, le cardinal
François-Xavier Nguyên van Thuân».
La célébration a été présidée par le cardinal Peter Turkson, préfet du dicastère pour
le Service du Développement intégrale dans l’Église romaine de Santa Maria della Scala,
dont François-Xavier Nguyên van Thuân était le cardinal diacre et où repose sa dépouille
depuis 2012.
Une courte biographie
Né dans l’ancienne capitale impériale de Hué le 17 avril 1928 dans une famille
de martyrs chrétiens, François-Xavier Nguyên van Thuân fit des études de philosophie
et de théologie avant d’être ordonné prêtre en 1953, puis évêque du diocèse de Nha Trang en
1967. Sa devise : Gaudium et Spes. Le Pape Jean Paul II Il le nomma archevêque coadjuteur
de Saigon en 1975, six jours avant la fin de l’ancien régime du Sud-Vietnam.
Sa nomination n’est pas acceptée par les nouvelles autorités révolutionnaires qui
l’accusent de complot entre le Vatican et « les impérialistes », l’interpellent et
le placent en résidence surveillée ou en détention dans des divers camps d’internement
du pays. Il y passa treize ans dont neuf ans en isolement.
Dès ses premières années de détention, il tenta de «combler sa prison d’amour»,
et commença à écrire ce qui deviendra plus tard son premier ouvrage «Sur le chemin
de l’Espérance». Il n’avait pas de Bible et nota sur chaque petit bout de papier
des versets de l’Évangile. Il parvient à créer des micros communautés chrétiennes
en prison. La nuit, lorsque cela était possible, ils organisaient des temps d’adoration. Son
comportement frappa ses différents geôliers. Certains devinrent ses élèves, d’autres
lui permirent de se fabriquer un crucifix.
Après treize années d’internement dans les camps et les prisons du gouvernement vietnamien,
il fut finalement libéré en 1988 sans pouvoir rejoindre Hô Chi Minh-Ville. Lors d’un
déplacement à Rome, il apprend que e gouvernement vietnamien ne souhaite pas son retour. Il
est ainsi forcé de s’exiler dans la Ville éternelle où il fut appelé par Jean-Paul
II à la présidence du Conseil pontifical Justice et Paix, une responsabilité qui a
été la sienne jusqu’à sa mort le 12 septembre 2002. Le Pape Jean Paul II célébra ses
obsèques, un an après l’avoir créé cardinal.
En avril 2007, Benoît XVI permit l’ouverture de son procès en béatification, avant
de lui rendre hommage dans son encyclique Spe Salvi, publiée en novembre 2007.
Trois modèles de sainteté
Ce vendredi 15 septembre, il a été fait lecture, en italien et en vietnamien, au
début de la messe, du décret reconnaissant publiquement le caractère héroïque des
vertus pratiquées par le serviteur de Dieu.
«Tomber à terre et mourir, ce n’est donc pas la seule manière de porter des fruits,
mais également de ‘sauver sa propre vie’. Cela permet de continuer à vivre ! Cette
citation du cardinal Nguyên van Thuân exprime avec efficacité le parcours de sa vie»,
peut-on lire en introduction du décret qui propose une biographie du cardinal vietnamien.
On y apprend que depuis son jeune âge, le cardinal Nguyên van Thuân avait trois modèles
de sainteté : Sainte Thérèse de Lisieux dont il apprit «le chemin de l’enfance
spirituelle», Saint Jean Marie Vianney, qui lui appris «l’humilité, la patience
et la valeur de l’effort tenace», et Saint François Xavier, le grand apôtre de
l’Asie dont il apprit «l’indifférence face aux succès comme aux échecs».
Prochaine étape du procès en béatification, il faudra se pencher sur les miracles
attribués à l’intercession du cardinal Nguyên van Thuân. Fait unique au Vatican, le
dicastère pour le Service du Développement humain est le postulateur de sa cause en
béatification. (MD)
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