(RV) Mgr Maurice Marie-Sainte, archevêque émérite du diocèse de Saint-Pierre et
Fort-de-France est décédé dans sa 90e année le dimanche 27 août.
Son parcours
Né le 4 Janvier 1928 à Balata (Fort-de-France), il est le 3e d’une famille modeste de sept enfants. Après des études primaires à Tivoli, puis secondaires au Lycée technique de Fort-de-France, il entre au Séminaire-Collège pour se préparer à la prêtrise en 1950. Il poursuit ses études au Séminaire Saint-Alexandre d’Ottawa au Canada pendant 4 ans. Il termine sa formation à Rome où il reçoit le diaconat au début de l’année 1955 et est ordonné prêtre le 21 décembre 1955 par le Cardinal Fumasoni Biondi (Préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples).
De retour en Martinique en 1959, il célèbre sa première messe au Sacré-Cœur de Balata, sa paroisse natale. D’abord aumônier de lycée, puis responsable de la pastorale des vocations et Vicaire général du diocèse, il est ordonné évêque le 12 octobre 1969, devant le premier Martiniquais accédant à l’épiscopat.
C’est avec une grande fierté que les chrétiens de Martinique ont accueilli cet évènement. En 1972, il devient archevêque de la Province Ecclésiastique que Rome avait formée en 1967 avec les diocèses de la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane.
Son action
Homme humble et discret au cours de son long épiscopat (1969-2004), il a notamment
eu à gérer les remous de la période de l’après-Concile. Son projet pastoral intitulé
« TOUS RESPONSABLES » était dans l’axe de Vatican II qui avait réaffirmé
l’importance du Sacerdoce Commun de tous les baptisés. Chacun, en particulier les
laïcs, était invité à prendre sa place dans la communauté.
Son projet pastoral reposait sur l’éveil et la formation d’un laïcat responsable qui
reflète le nouveau visage de l’Eglise après le Concile Vatican II (1962-1965). Ce
projet, dont le mot-clé était la responsabilité, trouve encore aujourd’hui un héritage
concret dans le plan pastoral ECCLESIA’M 2020 ! issu de la récente démarche synodale
conduite par Mgr Macaire, son 2e successeur.
Au terme de son épiscopat, cet objectif fut en grande partie atteint. Le diocèse compte
désormais de très nombreux hommes et femmes laïcs en responsabilité qui mettent leurs
compétences au service du Christ et de son Eglise. Cela fait l’admiration des prêtres
et évêques de passage.
Sous son épiscopat, on vit se lever de nombreuses initiatives : Radio Saint-Louis
(radio diocésaine qui est aujourd’hui la première radio associative de l’île), le
mouvement du NID (Œuvre de Miséricorde envers les Prostitué(e)s), Foi & Lumière (accompagnement
des personnes porteuses de handicap), Mère de Miséricorde (pour aider ceux sont tentés
d’interrompre une grossesse et pour accompagner ceux qui l’ont fait) et, dès 1975,
le Renouveau Charismatique. Il accueillit également deux communautés nouvelles : l’Emmanuel
et le Chemin Neuf. Il a encouragé et accompagné personnellement la fondation des Petites
Communautés Ecclésiales (PCE) dans les quartiers des paroisses rurales. Dans le domaine
de la catéchèse, il fut soucieux de rejoindre la famille tout entière, conscient que
si le milieu de l’enfant n’était pas évangélisé les catéchistes perdaient leur temps.
Il prolongea le temps de formation des jeunes en instituant deux années de Cheminement
avant la confirmation. Il fit naître la Pastorale des Jeunes après le grand rassemblement
des Rameaux 79 au Stade Louis-Achille avec plus de 2000 jeunes représentant tous les
mouvements de jeunes existant dans le diocèse.
Un des signes forts de la fécondité de son ministère fut qu’il procéda à un grand
nombre d’ordinations de jeunes Martiniquais à la prêtrise (près de 25, surtout les
dernières années), au moment même où la plupart des diocèses de la Caraïbe et de la
Métropole se plaignait d’une crise des vocations sacerdotales.
Un homme d’écoute et d’ouverture
Monseigneur Marie-Sainte avait une étonnante capacité d’écoute et d’ouverture.
Ennemi des idéologies et du prêt-à-penser, il a su donner leur chance à des réalités
ecclésiales nouvelles, souvent suspectées du fait même de leur nouveauté. Son ouverture
s’étendait avant tout aux personnes. Bien que possédant des convictions personnelles
fortes, il savait composer avec les caractères et les sensibilités et se laisser convaincre
parfois.
Il porta à chaque instant le souci de la communion ecclésiale dans son diocèse. Veillant
systématiquement à ouvrir chacun aux autres réalités de l’Eglise et du monde. Il détestait
l’esprit de clocher ! Il avait le souci de rejoindre l’Église universelle en initiant
les travaux de la Province ecclésiastique Antilles-Guyane, participant à ceux de la
Conférence des Evêques de la Caraïbe, tout en développant la communion avec les Antillais
de métropole, les évêques de France, les autres évêques des Outre-mer, et bien sûr
avec le Saint Père et le Vatican.
Discret et réservé, Mgr Maurice Marie-Sainte s’est efforcé de vivre au milieu de ses
frères. Davantage serviteur que maître, il a œuvré pendant 35 ans pour le diocèse
de Martinique. C’est le plus long épiscopat du diocèse depuis sa création en 1850.
La célébration de ses obsèques, présidée par Mgr David Macaire, archevêque de Saint-Pierre
et Fort-de-France, aura lieu le jeudi 31 août, à 9h en la cathédrale Saint-Louis de
Fort-de-France.
(Source : CEF et Diocèse de Martinique)
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