2017-08-20 11:18:00

Message du Pape au Meeting de Rimini sur l'importance de la mémoire


(RV) A l’occasion de l’édition 2017 du Meeting de Rimini pour «l’amitié entre les peuples», le Pape François a fait parvenir un message, signé du Secrétaire d’Etat, aux participants à ce rendez-vous politico-culturel italien qui ouvre des espaces de dialogue dans la société. Le meeting donne l’opportunité de faire une pause et de rompre quelques instants avec le rythme frénétique de la vie quotidienne, explique le Saint Père, et cette rupture permet de prendre le temps de réfléchir «sur les grandes questions qui définissent l’être humain et qu’il est impossible de totalement ignorer».

L’héritage des pères n’est pas un fardeau

Le thème de la rencontre cette année, tiré d’un texte de Goethe (Faust), «Ce que tu as hérité de tes pères, acquiers-le, afin de le posséder», est «une invitation à reprendre possession de nos origines», précise le Pape François. «L'une des limites des sociétés actuelles est d'avoir peu de mémoire», déplore le Souverain Pontife. Elles tendent à «liquider comme un fardeau inutile et lourd de ce qui nous a précédés». Ce qui n’est pas sans conséquences. Le Saint Père s’interroge sur la possibilité de développer des nouvelles générations sans l’effort de mémoire, sans l'histoire qui a généré le présent.

Risque d’Alzheimer spirituel

Les chrétiens n’ont pas vocation à être nostalgiques du passé. L’Eglise d’aujourd’hui est une Église tournée vers l’avenir, poussée par le vent et l’Esprit, tout en étant consciente de la richesse de son histoire. Elle va à la rencontre de l’autre, de l’homme, qui cherche une raison de vivre. Le Pape François a déjà dénoncé une forme «d’Alzheimer spirituel», qui tendrait à oublier l’histoire de la relation personnelle avec Dieu : «Si nous oublions cette histoire, nous ne sommes plus sûrs de rien». La perte ou l’oubli de la relation à Dieu ouvre la porte à de «faux infinis» qui promettent la Lune, et qui au final ne comblent pas le vide du cœur, mais «attristent et déçoivent».

Il existe un moyen d’éviter cet «Alzheimer spirituel», explique François dans son message : c’est de revenir au «premier Amour», qui n’a rien d’un discours ou d’une pensée abstraite. L’Amour du Christ est celui qui donne confiance par le fait que depuis la Création, «les traces de la présence de Dieu dans l’histoire sont innombrables». Dieu n’est pas un souvenir, mais une présence.

Vivre la réalité et témoigner de l’espérance

L’Église appelle toutes les génération à retrouver la mémoire du premier Amour, à retrouver sa propre identité. Dans le même sens, le Pape François appelle à «ne pas regarder la réalité depuis le balcon», mais à la vivre comme une occasion d’annoncer la joie de l’Évangile en ayant retrouvé «le vrai, le beau et le bien que nos pères nous ont laissés». En conclusion de son message, le Saint Père invite les organisateurs et le participants au Meeting de Rimini, à l'initiative de «Communion et libération», à aiguiser leur vue afin de discerner les nombreux signes de la soif de Dieu comme sens ultime de l’existence, de façon à offrir des réponses aux grandes questions de l’être humain, et à être des témoins fiables de l’espérance.

(JCP)








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