2017-08-09 17:03:00

La République centrafricaine replonge dans la violence


(RV) Lors de l'audience générale de ce mercredi matin, le Pape François a invité les fidèles à prier pour le Nigeria et pour la Centrafrique, pays qu'il avait visité en novembre 2015, pour soutenir un processus de réconciliation qui semblait alors rencontrer des résultats positifs.

Mais si la situation s'est effectivement améliorée dans la capitale Bangui, d'autres localités ont connu de graves épisodes de violences ces dernières semaines. «Malheureusement ce matin est parvenue la nouvelle de violences meurtrières en République centrafricaine, contre les communautés chrétiennes», a déclaré le Pape au terme de l'audience générale. Il faisait allusion aux informations encore très partielles et confuses provenant du diocèse de Bangassou. Selon des messages transmis dans la soirée du mardi 8 août par un missionnaire combonien à des vaticanistes, et relayées par le site "Vatican Insider", la mission de Gambo, à 75 kilomètres de Bangassou, aurait été attaquée, et divers hommes et femmes auraient été égorgés. Une cinquantaine de morts seraient à déplorer. L'évêque de Bangassou, Mgr Juan José Aguirre Muñoz, a transmis des messages Whatsapp particulièrement alarmants à ce religieux combonien, frère Miguel, faisant aussi état de menaces imminentes sur une autre localité, à Bema. 

Ces exactions seraient le fait des milices Seleka, formées essentiellement de combattants musulmans, et qui s'opposent aux anti-balaka, essentiellement chrétiens et animistes. Mgr Aguirre Muñoz, de nationalité espagnole, tente inlassablement depuis plusieurs mois de désamorcer la tension entre chrétiens et musulmans. Il accueille d'ailleurs dans son propre évéché des familles musulmanes pourchassées par les anti-balaka.

Nous n'avons pas réussi pour le moment à joindre directement l'évêque de Bangassou pour confirmer ces informations relatives aux évènements de ces dernières heures.

Dans une dépêche publiée ce mercredi en fin de matinée, l'Agence France Presse rappelait les témoignages alarmants de nouvelles tueries, visant parfois des humanitaires, qui se multiplient en Centrafrique où un haut responsable des Nations unies vient d'alerter sur des «signes avant-coureurs de génocide». Au moins soixante personnes sont décédées ces dernières semaines, conséquences de combats entre groupes armés à Ngaoundaye (nord-ouest) et Kaga-Bandoro (centre) début juillet, Batangafo (nord-ouest) fin juillet, et autour d'Alindao (sud) et à Gambo (sud) début août, d'après des témoignages parvenus à l'AFP mardi.

À Gambo, lieu de l'attaque la plus récente, des humanitaires de la Croix-Rouge centrafricaine et «plusieurs dizaines de personnes» ont été tuées au centre de santé, selon le directeur de la Croix-Rouge centrafricaine Antoine Mbao Bogo.

(CV avec AFP et Vatican Insider)

 








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