2017-08-05 19:42:00

Méditation pour la fête de la Transfiguration du Seigneur.


Le Père jésuite Antoine Kerhuel  nous introduit à la médiation avec les lectures de la fête de la Transfiguration du Seigneur.  « Mettons-nous, nous aussi, à l’école de ce Jésus qui nous conduit vers Celui qu’il appelle son Père et qu’il nous apprendra à nommer, à notre tour, notre Père». 

(RV) Dans l’histoire moderne, la date du 6 août est celle de la première explosion d’une bombe atomique sur une ville. Le 6 août 1945, une grande lueur (car c’est bien le terme de « lueur » qui a alors été utilisé) a saisi les habitants de Hiroshima, au Japon : les victimes ont été nombreuses. Et nous, alors que nous célébrons la fête de la Transfiguration en ce 6 août, nous faisons mémoire d’une autre lueur. Dans l’extrait de l’Evangile de Matthieu lu aujourd’hui, il nous est dit que « le visage de [Jésus] devint brillant comme le soleil et ses vêtement blancs comme la lumière ». Quelque chose de la gloire promise à Jésus est révélé aux disciples Pierre, Jacques et Jean (frère de Jacques).

Dans l’Evangile de Matthieu, le récit de la Transfiguration est rapporté alors que Jésus a déjà beaucoup enseigné et accompli de guérisons. Jésus est admiré, et il intrigue bien des gens. Toutes les conditions semblent réunies pour que la mission de Jésus soit un éclatant succès aux yeux des hommes. Et de fait la Transfiguration fait penser à une perspective de réussite, d’honneur et de gloire. Mais voilà que l’évangéliste Matthieu encadre son récit de la Transfiguration par deux annonces de la Passion … un peu comme s’il voulait nous rappeler que, en ce qui concerne Jésus, la réussite, l’honneur et la gloire lui viennent, non de ses succès visibles, mais de sa traversée victorieuse de la mort. A la fin du récit de la Transfiguration, Jésus dit à Pierre, Jacques et Jean son frère : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts ». On ne saurait être plus clair : le triomphe de Jésus ne vient pas de son prestige aux yeux des hommes, mais de sa disponibilité à ouvrir le chemin qui conduit à la vie, à la vraie vie. Lors de la Transfiguration, les témoins entendent une voix qui, de la nuée, dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour ; écoutez-le ». Oui, mettons-nous, nous aussi, à l’école de ce Jésus qui nous conduit vers Celui qu’il appelle son Père et qu’il nous apprendra à nommer, à notre tour, notre Père.

Les témoins de la Transfiguration ont de bonnes raisons pour être surpris. Devant l’extraordinaire de ce qui se passe à leurs yeux (visage comme le soleil, vêtements comme la lumière, apparition de Moïse et d’Elie autour de Jésus), ils veulent faire quelque chose. Pierre propose de dresser trois tentes : une pour Jésus, une pour Moïse et une pour Elie. Cette louable intention apparaît cependant dérisoire face à ce qui est en jeu. Il ne s’agit pas de faire habiter Jésus dans une tente, avec le désir d’arrêter le cours du temps. Il s’agit plutôt d’entrer dans une expérience à la suite de Jésus : écouter son enseignement, et inscrire nos existences en conformité avec cet enseignement. Comme les apôtres, nous ne savons pas par quels chemins cette suite de Jésus nous mènera ; comme l’ont découvert les apôtres, nous pouvons pressentir que ces chemins nous feront connaître, sous un mode ou un autre, l’expérience de la passion et de la résurrection.

 Alors, en ce jour où nous fêtons la Transfiguration, réjouissons-nous de la gloire promise à Jésus, et mettons-nous à son école ! Que la lueur qui entoure Jésus ne nous laisse pas pétrifiés comme les habitants d’une ville bombardée, mais au contraire que cette lueur nous mette sur le chemin de la vraie vie à la suite de Jésus, mort et ressuscité pour nous !

(CM)








All the contents on this site are copyrighted ©.