2017-07-01 11:40:00

Méditation pour le 13ème dimanche du temps ordinaire


Le Père jésuite Adrien Lentiampa Shenge nous introduit à la méditation avec les lectures du treizième dimanche du Temps Ordinaire. Il nous invite à « deux attitudes fondamentales de notre vie chrétienne : l’amour préférentiel pour le Seigneur et l’accueil de nos frères »

(RV) Frères et Sœurs,

Les lectures de ce dimanche nous invitent à deux attitudes fondamentales de notre vie chrétienne : l’amour préférentiel pour le Seigneur et l’accueil de nos frères.

D’abord, l’amour préférentiel pour le Seigneur ! Dans l’Evangile d’aujourd’hui, Jésus nous dit : « celui qui aime son père ou sa mère plus que moi… ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ». L’adresse que le Seigneur fait à ses apôtres peut, à première vue, sembler choquante : que de plus naturel que l’amour filial ? Le Seigneur donnerait-il comme condition à sa suite le rejet ou la haine de nos proches ?

Une lecture attentive de l’Evangile nous donne la vraie mesure de l’invitation du Seigneur. Il ne s’agit pas tant d’haïr les siens pour être bon chrétien. Il est plutôt question de veiller à ce que tout amour, aussi naturel et louable soit-il, ne devienne pas un obstacle pour notre attachement au Seigneur. Et s’il en est ainsi de l’amour filial, à plus forte raison, des autres amours comme l’amour des biens matériels, des honneurs, des prestiges, du pouvoir, etc.

Pour être digne du Seigneur, pour être digne de notre baptême, nous sommes invités à veiller à ce qu’aucun amour ne prenne le dessus sur notre attachement au Seigneur. Si donc, dans la vie, il est inévitable d’avoir plusieurs amours, nous sommes invités à veiller à ce que l’amour du Seigneur reste le premier amour de notre vie ; que l’amour du Seigneur reste celui qui donne sens à nos autres amours. Nous devons être attentifs à ce qu’aucun autre amour ne vienne subordonner notre dignité de chrétien ; même pas l’amour de notre propre vie.

C’est dans la perspective de cet amour préférentiel pour le Seigneur que se comprend l’invitation à prendre sa croix à la suite de Jésus crucifié. Prendre sa croix signifie se laisser unir au Christ au point de ne vivre que de lui et pour lui. La croix étant le lieu de la manifestation plénière de l’amour de Dieu pour les hommes, prendre sa croix nous conduit à consentir à devenir participants de la vie du Fils et de sa mission de salut.

Aussi pouvons-nous comprendre la deuxième attitude que nous enseignent la suite de l’Evangile et la première lecture de ce dimanche : l’accueil. Ces lectures nous montrent comment l’accueil de l’autre est un lieu de bénédiction et d’enrichissement ; l’accueil nous rend fécond, même quand nos propres vies semblent stériles, comme il en est de la femme riche de la ville de Sunam : sa richesse, loin de devenir un obstacle pour entrer en contact avec le prophète et avec Dieu, est mise au service même de Dieu. N’a-t-elle pas accueilli le prophète Elisée parce qu’elle a reconnu en lui un « homme de Dieu » ? En accueillant Elisée en tant qu’homme de Dieu, elle a accueilli Dieu lui-même, qui seul peut rendre fécondes nos vies si souvent marquées par la stérilité et l’égoïsme. Or, nous le savons, en tant qu’image de Dieu, chacun de nos frères, chacune de nos sœurs, est « visage de Dieu », « messager de Dieu ».

Recevons donc les lectures de ce dimanche comme autant des lumières qui nous permettent de revisiter notre attachement préférentiel au Seigneur et à notre baptême. Que cette lumière éclaire nos choix de chaque jour, et nous pousse à sortir de l’obscurité de nos lieux de repli potentiels pour nous ouvrir à la soif de l’autre, à sa pauvreté. Ainsi, nous embrasserons cette croix qui relie la terre et le ciel.

AMEN !

 (KS)








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