(RV) Le Pape exhorte les gouvernements d’Amérique latine et des Caraïbes à assumer leur responsabilité vis-à-vis de leur population, à trouver des solutions gérables en faveur des migrants et des pays d’accueil. François a adressé un message ce vendredi 9 juin 2017 à Blanca Alcalà, la présidente du Parlement latino-américain, un organe inter-gouvernemental permanent qui rassemble des élus de toute la région en une même assemblée. La XXXIII° Assemblée se tient en ce moment à Panama sur un thème cher au Pape : «Dialogue parlementaire de haut niveau sur les migrations en Amérique latine et au Caraïbes : réalité et engagement vers un pacte mondial».
Entrer en contact direct avec les migrants
Au Vatican, le Pape a pris lui-même en charge le dossier des migrants. C’est dire
son attachement envers ces enfants, ces femmes et ces hommes «qui tout en ayant
une patrie, pleurent de ne pas trouver dans leur propre pays des conditions acceptables
de sécurité et de survie, et qui sont donc contraints à migrer vers d’autres lieux». Le
Saint-Père ne peut que se féliciter du thème choisi par le Parlement latino-américain
qui souhaite aujourd’hui aider et, si possible, offrir une vie digne à ces personnes.
Avant de trouver une solution, il faut comprendre les motivations de ces migrants,
écrit le Pape et cela n’implique pas uniquement d’analyser la situation depuis une
table de travail. François invite les élus à établir un contact avec les personnes. «Une
analyse aseptisée produit des mesures stériles» alors qu’une rencontre avec ces
personnes de chair et d’os «nous aide à percevoir les profondes cicatrices qu’ils
portent en eux». Le Pape espère que cette assemblée leur permette de trouver
accords et de mesures de sécurité à la lumière de cette expérience directe pour voir
si elles sont compatibles ou non avec la réalité. Il souhaite que la rencontre permette
des solutions gérables en faveur des migrants et des pays d’accueil.
Dialoguer
Mais pour passer d’une culture du rejet à une de la rencontre et de l’accueil,
un dialogue est indispensable, estime François. «On ne peut pas travailler de
manière isolée», au contraire «la collaboration conjointe est nécessaire
pour élaborer des stratégies efficaces et justes pour l’accueil des réfugiés». Un
consensus est toujours un travail «artisanal, minutieux, quasi-imperceptible mais
essentiel pour donner forme aux accords et aux normes», précise François qui
insiste sur le fait que toutes les données récoltées doivent être transmises tant
aux gouvernements locaux qu’à la communauté internationale pour trouver les meilleurs
accords possibles pour le bien du plus grand nombre. «Le dialogue est fondamental
pour favoriser la solidarité avec ceux qui sont privés de leur propre droit fondamental»,
et ainsi augmenter la disponibilité à les accueillir.
Le trafic des mineurs, un ravage contre lequel il faut lutter
Pas de résultats sans effort fournis, de la part de tous. «On ne peut s’arrêter
à l’analyse, au débat d’idées» ou à une gestion d’urgence, affirme le Pape qui
plaide pour des solutions à moyen et long terme. Avec une «vision pour le futur
comme celle de l’intégration des migrants dans les pays d’accueil et une aide au développement
de leur pays d’origine», l’Amérique latine et les Caraïbes ont la possibilité
de devenir «des acteurs clés» concernant cette situation complexe, insiste
François. Le Pape les met en garde contre les migrations d’enfants. Il renouvelle
d’ailleurs son appel «à mettre un terme au trafic de personnes, qui est un ravage». Un
travail «énorme», reconnaît-il. Le Pape invite enfin les gouvernements nationaux
à assumer leur responsabilité vis-à-vis de leur population. Quant à l’Église, elle
renouvelle son engagement à répondre aux blessures que portent en eux tant de migrants.
(MD)
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