Dans une lettre aux évêques latino-américains, le Pape dénonce la corruption

(RV) Le Pape François a envoyé une lettre aux évêques latino-américains réunis ces jours-ci au Salvador dans le cadre de la 36ème assemblée générale du Celam. Les évêques de 22 pays sont réunis autour du thème « une Eglise pauvre pour les pauvres ». Dans son message, le Pape invite les prélats de la région à apprendre et écouter le peuple de Dieu. Il revient notamment sur « La foi des mères et grand-mères qui n’ont pas peur de se salir, parce qu’elles savent que le monde est rempli d’injustices, où l’impunité et la corruption continue à coûter des vies et déstabilise des villes. ». Le Pape exhorte aussi les évêques à se débarrasser « des préjugés, rationalismes et autres fonctionnements rigides », de ne pas s’enfermer dans des structures « qui nous donnent une fausse protection ».

Dans sa lettre aux évêques, François revient sur la Vierge d’Aparecida au Brésil, pour laquelle il a une dévotion particulière. «La Vierge d’Aparecida nous fait grandir dans la foi et nous immerge dans un chemin d’apostolat » explique le Pape.

Le cancer de la corruption

Revenant sur les difficiles conditions économiques et sociales des pays d’Amérique Latine, le Souverain Pontife dénonce clairement la corruption qui ronge le continent, « un des péchés les plus graves » dénonce-t-il, « cette corruption qui aplanit les vies en les submergeant par l’extrême pauvreté, la corruption qui détruit des populations entières en les soumettant à la précarité, corruption qui comme un cancer dévore la vie quotidienne des personnes ».

Dans l’histoire d’Aparecida, où une statue de la Vierge a été retrouvée par des pécheurs remontant le cours d’un fleuve en 1717, le Pape a rappelé que nous rencontrons Marie « dans le fleuve et parfois dans la boue ». C'est là qu'elle rencontre ses fils. 

« Dans la mesure où nous nous impliquerons dans la vie de notre peuple fidèle, nous sentirons la profondeur de leurs blessures, nous pourrons voir, sans filtre clérical, le visage de Dieu » conclut le Saint-Père dans son message, qui invite à « ne pas voir peur de la boue de l’histoire » afin de renouveler l’espérance. (OB)