Libye: timide rapprochement entre Fayez al-Sarraj et le maréchal Haftar

(RV) Entretien - Le maréchal Khalifa Haftar doit accepter de travailler sous une autorité civile pour espérer jouer un rôle en Libye. C’est ce qu’a déclaré mardi 9 mai le ministre des Affaires étrangères du gouvernement d'union nationale. Une déclaration qui intervient une semaine après la rencontre entre les deux principaux acteurs de la crise politique : le maréchal Haftar, qui contrôle une grande partie de l’est du pays, et le chef du gouvernement d’union, Fayez al-Sarraj. Une première depuis janvier 2016.

L’objectif de cette rencontre à huis clos était d’amender l’accord négocié par l’ONU et signé en décembre 2015, qui a créé le gouvernement d’union. Un gouvernement qui n’a jamais été reconnu par le camp du maréchal Haftar.

Les deux protagonistes libyens se sont mis d’accord sur la nécessité de mettre fin aux violences, notamment dans le sud du pays. Un point important a été négocié: la structure du conseil présidentiel, crée par l’accord de 2015, qui devrait regrouper le Premier ministre et le maréchal.

C’est un rapprochement qui reste cependant timide, rappelle Kader Abderrahim, chercheur à l’Iris, spécialiste du Maghreb et de l’islamisme, et maître de conférences à Sciences-po Paris. Il est l’auteur de « Daech, Histoire, enjeux et pratiques de l'organisation Etat islamique », aux Editions Eyrolles. 

(JCP-SB)