2017-04-12 17:41:00

Mexique: mur «honteux» et «cancer» de la drogue pour le cardinal Suárez


(RV) De passage au Vatican à l’occasion des 50 ans de l’encyclique Popolorum Progressio, le cardinal mexicain Alberto Suárez Inda, archevêque émérite de Morelia, a évoqué les grands défis du Mexique dans un entretien à la rédaction italienne de Radio Vatican. Interrogé sur le mur construit à la frontière américaine, il répond que tous les murs sont «honteux» en ne constituent pas une «solution de long terme», se disant certain que celui-ci tombera.

Il s’attarde aussi sur le problème du trafic de drogue, alimenté par «la consommation qui ne s’arrête pas», notamment aux États-Unis, et par l’argent que ce trafic génère. Face à ce «monstre», ce «cancer», le cardinal préconise deux remèdes: l’évangélisation et l’éducation. «Le plus important c’est de convaincre que l’argent ne fait pas le bonheur et que le narcotrafic détruit», souligne-t-il. Cela se fera en offrant des alternatives, des opportunités aux familles. «Les jeunes n’ont pas d’occupation, ils n’ont pas d’opportunités pour étudier… et alors le narcotrafic devient une grande tentation», déplore-t-il. Pourtant, le cardinal Suárez souligne les ressources dont dispose le Mexique, demandant aux entreprises de «davantage s’engager pour créer des postes».

Afin de rejoindre cette jeunesse désemparée, l’archevêque émérite de Morelia compte aussi beaucoup sur leurs pairs: les jeunes prêtres. «Ainsi l’Evangile aujourd’hui peut davantage attirer, être plus réel, plus vivant, quand on voit l’authenticité d’un prêtre qui travaille, prie et qui surtout est proches des autres, des jeunes, et qu’il le fait d’une manière fidèle, je dirais héroïques, parce que l’environnement n’est pas si facile». Fin mars 2017, un nouveau prêtre a été tué dans l’ouest du Mexique, le pays «le plus dangereux d’Amérique latine pour les prêtres» selon un centre qui dépend de la conférence épiscopale mexicaine.

(SBL)








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