2017-03-11 17:42:00

Méditation pour le deuxième dimanche de Carême


Le Père jésuite Antoine Kerhuel nous introduit à la méditation avec les lectures du deuxième dimanche de Carême

(RV) « Pars de ton pays, laisse ta famille et la maison de ton père, va dans le pays que je te montrerai. » Telles sont les paroles que, dans l’extrait du livre de la Genèse lu ce dimanche, le Seigneur adresse à Abraham, notre père dans la foi. Aujourd’hui, il nous est difficile d’entendre, ou plutôt de  réentendre, de telles paroles : en effet, tant d’hommes, de femmes et d’enfants de par le monde doivent fuir leur propre maison à cause de la guerre ou des violences parfois savamment entretenues par des responsables politiques peu intéressés par le bien commun. Ces réfugiés cherchent la sécurité dans un autre pays, parfois bien loin de chez eux. Ils partent pour se protéger de la folie meurtrière qui guette le cœur des êtres humains, de tout être humain. Pour Abraham, la situation est toute différente. Il ne quitte pas son pays, sa famille et la maison de son père à cause de menaces qui pèseraient sur lui. Il se met en route car il croit en cette promesse du Seigneur : « je ferai de toi une grande nation ». Aujourd’hui, juifs, chrétiens et musulmans reconnaissent en l’histoire d’Abraham le chemin qui inspire leur itinéraire de croyant : partir, abandonner ses sécurités, lâcher ce qui est familier pour suivre la voie que le Seigneur indique.

Nous relisons cette histoire d’Abraham en ce deuxième dimanche de Carême, alors que nous nous préparons à célébrer la Pâque, c’est-à-dire la passion et la résurrection de Jésus. Et en ce dimanche, les autres lectures nous rappellent deux choses : la première est que le chemin ouvert par Jésus (à travers la passion et la résurrection) va vers la vie, et la deuxième est que ce chemin de vie est une victoire définitive sur la mort.

L’Evangile de ce jour rapporte la Transfiguration de Jésus. Sur la montagne, en présence des apôtres Pierre, Jacques et Jean, Jésus est transfiguré. Alors que Jésus leur apparaît dans la gloire, entouré de Moïse et d’Elie, ils entendent une voix qui, de la nuée, déclare : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; écoutez-le ». Il est difficile d’imaginer une scène plus grandiose et solennelle que celle de la Transfiguration ! Les apôtres pourraient, en conséquence, être tentés de faire connaître au plus vite ce qui vient de se passer, au plus grand nombre de personnes possible, et de la manière la plus bruyante possible. Afin d’empêcher la diffusion précipitée d’un tel récit, Jésus intervient et dit aux témoins de la scène : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’Homme soit ressuscité d’entre les morts. » En d’autres termes, le chemin qui mène vers la vie est une victoire sur la mort qui risque de nous emporter, et on ne peut comprendre la gloire de la Transfiguration qu’à partir de l’expérience de Pâques. Comme tout être vivant, notre vie physique arrivera un jour à son terme (nous le savons bien). Comme tout être humain, nous entretenons quelques complicités avec la mort (ce que nous appelons notre péché … et qui peut prendre la forme des violences que nous exerçons les uns sur les autres). Comme tout disciple du Christ, nous découvrons que, au-delà de toutes ces menaces, notre existence s’inscrit dans la suite du Christ qui, au-delà de l’expérience de la passion qui semble l’emporter, nous guide jusqu’à notre vraie vie. L’apôtre Paul l’exprime de manière solennelle dans l’extrait de la deuxième lettre à Timothée lu ce dimanche : « Notre Sauveur Jésus Christ s’est manifesté en détruisant la mort et en faisant resplendir la vie et l’immortalité par l’annonce de l’Evangile. »

Puissions-nous, en ce temps de Carême, marcher à la suite de Jésus Christ pour accueillir la vie, la vraie vie, qui nous est promise. Alors nous serons des Fils d’Abraham !

(KS)








All the contents on this site are copyrighted ©.