2017-03-06 13:57:00

L'Église des Philippines en froid avec le président Duterte


(RV) Le fossé entre le président philippin Rodrigo Duterte et l’Église catholique nationale continue de se creuser. C’est l’analyse que fait l’agence Fides après la multiplication des désaccords exprimés publiquement entre le chef de l’État et les représentants ecclésiastiques. Les évêques philippins n’hésitent pas à parler dans leur lettre pastorale de « règne de la terreur » en évoquant la politique du président Duterte. Dans ce document intitulé « Le Seigneur ne se réjouit pas de la mort du méchant », et qui a été lu dans toutes les paroisses au mois de février, l’épiscopat dénonce clairement la campagne anti-drogue lancée par le gouvernement l’été dernier et qui vise explicitement à l’élimination physique, sans jugement, des trafiquants de drogue, du petit dealer de rue, au grand chef de réseau, en passant par les toxicomanes.

Selon James Anthony Perez, président de l’association catholique Filipinos for life, cité par Fides, « l’Église et Duterte se confrontent en vue du même objectif, à savoir la justice et la paix sociale mais le gouvernement entend l’atteindre selon des modalités inacceptables pour l’Église ». Selon lui, « Duterte incarne le désir de justice et de sécurité de l’homme de la rue. L’Église n’est certes pas contraire à ces objectifs mais elle rappelle au peuple que la prospérité et la justice s’obtiennent tout d’abord au travers de la reconnaissance de la sacralité de la vie humaine et non pas au travers de sa négation ». C’est ce que confirme le père Jérôme Secillano, porte-parole de la Conférence épiscopale des Philippines : « l’Église ne peut être d’accord sur la direction prise par le gouvernement pour affronter certains des problèmes les plus critiques qui affligent notre pays ».

Du point de vue de la présidence, l’Église prend clairement position contre elle, oubliant que les évêques ne font que rappeler des principes qu’ils n’ont jamais cessé de proclamer. Le porte-parole de la conférence épiscopale le rappelle, soulignant qu’elle a dénoncé les abus commis par l’administration Aquino et ces prédécesseurs. (avec agence)








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