2017-02-10 17:08:00

L’archevêque de Djakarta appelle au calme en vue des élections locales


(RV) Le 15 février 2017, des dizaines de millions d’Indonésiens sont appelés à se rendre aux urnes pour des élections locales dans plus d’une centaine de régions et districts de l’archipel. A Djakarta, le gouverneur sortant, un chrétien d’origine chinoise, est candidat à sa succession, et reste légèrement en tête des sondages. Basuki Tjahaja Purnama, connu aussi sous le surnom d'Ahok, est pourtant en plein procès, accusé de blasphème par le FPI, le Front des défenseurs de l’Islam.

Dans ce contexte de tensions et de polarisation, l’archevêque de Djakarta a invité les fidèles à affronter «avec calme et sérénité la situation actuelle», soutenant «tous les efforts promus par le gouvernement pour maintenir la paix» et «exerçant le droit de vote en conscience». S’il suggère l’organisation de neuvaines pour que le candidat chrétien l’emporte dans la capitale, Mgr Ignatius Suharyo rappelle aussi aux catholiques qu’ils ne doivent pas faire de l’Église «le lieu où l’instrument d’une forme quelconque de campagne politique».

Il les invite, dans un message parvenu à l’agence Fides, à «privilégier avant tout le sens de la nationalité» et cette «diversité» entendue comme «signification positive pour l’intégrité de la République d’Indonésie qui se base sur l’idéologie du Pancasila», la charte des cinq principes fondamentaux sur lequel repose l’Etat Indonésien. Parmi eux, «l’unité dans la diversité». «Que Dieu protège toujours notre nation et que les responsables de notre pays aient toujours la sagesse, de manière à ce qu’ils puissent construire une société pacifique et prospère» affirme t-il.

Le gouverneur de Djakarta accusé de blasphème

Le 6 octobre 2016, le Front des défenseurs de l’Islam portait plainte pour blasphème contre le gouverneur sortant de Djakarta, Basuki Tjahaja Purnama, à la suite d'une déclaration faite fin septembre. Le FPI a organisé d’immenses manifestations en octobre, novembre et décembre; elles ont rassemblé jusqu’à 200 000 personnes dans la capitale. Le 13 décembre dernier, au premier jour de son procès, le gouverneur de Djakarta, en larmes, avait nié avec force avoir blasphémé contre l’islam.

Basuki Tjahaja Purnama semble désormais plus combattif. Le 3 janvier, il a dénoncé «la prétention du FPI  à parler au nom de tous les musulmans». «Nombreux sont les musulmans qui n’aiment pas le FPI»  avait-il déclaré. Ahok a déjà assisté à neuf audiences, la dernière le 7 février 2017. Le jugement pourrait ne pas être prononcé avant plusieurs semaines, selon Eglise d’Asie.

L’Indonésie est le plus grand pays musulman au monde. La minorité chrétienne représente néanmoins 10% de la population.

(HD-MD avec Eglise d’Asie et Fides)








All the contents on this site are copyrighted ©.