2017-02-06 13:15:00

François appelle à trouver des «voies prophétiques et audacieuses» pour rapprocher luthériens et catholiques


(RV) Le Pape François a reçu ce lundi matin, 6 février 2017, une délégation de l’Église évangélique allemande, c’est-à-dire l’Église luthérienne, accompagnée par le cardinal Marx, archevêque de Munich et Freising et président de la conférence épiscopale allemande. «Nous avons le même baptême, nous devons cheminer ensemble, sans nous fatiguer», a lancé le Pape, souhaitant aux membres de la délégation d’avancer «sur la route bénie de la communion fraternelle, en progressant avec courage et décision vers une unité toujours plus pleine».

Cyprien Viet

Dans le contexte du 500e anniversaire de la Réforme, catholiques et luthériens doivent «mettre de nouveau le Christ au centre de leurs rapports», a insisté le Pape François. Reprenant les propos tenus par son prédécesseur Benoît XVI lors de sa visite en Allemagne en 2011, François a rappelé que la «passion profonde» de Martin Luther était la quête d’un «Dieu miséricordieux». Ceci doit aujourd’hui motiver un rapprochement œcuménique «pour re-proposer aux hommes et aux femmes de notre temps la nouveauté radicale de Jésus, la miséricorde sans limite de Dieu : justement ce que les Réformateurs en leur temps voulaient stimuler».

Durant trop longtemps, les croyants ne se sont plus sentis «frères et sœurs» mais «adversaires et concurrents», et «se sont acharnés dans des luttes, fomentées par des intérêts politiques et de pouvoir» en faisant même usage de la violence «les uns contre les autres, frères contre frères». Aujourd’hui, le contexte est différent, «tout ce qui était pesant a été déposé», et catholiques et luthériens courent fraternellement ensemble dans la course qui est devant eux, «en tenant le regard fixé sur Jésus», s’est réjoui le Saint-Père en citant la lettre de Paul aux Hébreux.

Le Pape a encouragé la délégation œcuménique allemande dans l’organisation prochaine d’une célébration intitulée «Assainir la mémoire - témoigner de Jésus-Christ». À travers ce temps de pénitence et de réconciliation dans la patrie même de Luther, catholiques et luthériens pourront ainsi «purifier en Dieu la mémoire pour être renouvelés intérieurement et envoyés par l’Esprit à apporter Jésus à l’homme d’aujourd’hui».

D’autres évènements, comme un pèlerinage commun en Terre Sainte, permettront «une redécouverte des sources communes de la foi, l’assainissement de la mémoire dans la prière et dans la charité et la collaboration concrète dans la diffusion de l’Évangile et le service des frères». Le 31 octobre en Suède, le Pape a «demandé pardon pour le passé». «Pour l’avenir, je désire confirmer notre appel sans retour à témoigner ensemble de l’Évangile et à poursuivre dans le chemin vers la pleine unité», a précisé François.

«Les différences sur les questions de foi et de morale, qui persistent encore, demeurent des défis sur le parcours vers l’unité visible, à laquelle aspirent nos fidèles», a toutefois reconnu le Pape, évoquant la «douleur» des couples dont les conjoints appartiennent à deux confessions différentes. Il faut donc travailler «avec une prière insistante et avec toutes les forces, à surmonter les obstacles qui existent encore, en intensifiant le dialogue théologique et en renforçant la collaboration (…) surtout dans la service à ceux qui souffrent le plus, et dans la protection de la Création menacée», a conclu le Saint-Père, appelant à trouver des «voies prophétiques et audacieuses».

Et comme souvent lors des réunions œcuméniques, cette intervention du Pape s’est conclue par la récitation commune du Notre Père.

(CV)

 








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