2017-02-04 13:33:00

François appelle les entrepreneurs à être des acteurs de communion


(RV) Le Pape François a salué ce samedi matin les participants à un colloque d’entrepreneurs sur le thème "Économie de communion", organisé par le mouvement des Focolari. Ce rassemblement réunit à Castel Gandolfo, du 1er au 5 février, plus d’un millier de personnes venues de 49 pays. En les recevant en salle Paul VI, le Pape a renouvelé son appel pour une humanisation des entreprises, avec une attention renforcée pour les pauvres et les jeunes.

Cyprien Viet

«Économie et communion. Deux mots que la culture actuelle tient bien souvent séparés et considère souvent comme opposés.» Deux mots que les Focolari sont pourtant parvenus à relier, en s’inspirant de l’interpellation lancée par leur fondatrice, Chiara Lubich, qui avait invité les entrepreneurs de Sao Paulo, au Brésil, à devenir des agents de communion, «les invitant à être créatifs, compétents, mais pas seulement cela» : l’entreprise comme lieu de «communion des biens, des talents et des profits», peut aussi être un lieu de «communion des cœurs».

Le Pape s’est ensuite arrêté sur trois notions : tout d’abord, l’argent, un moyen essentiel car de cela dépendent «la nourriture, l’école, le futur des enfants», mais qui ne doit pas devenir une fin, sinon le capitalisme prend une allure d’idolâtrie de la «déesse Fortune». Appuyant cette critique indirecte de la théologie de la prospérité qui essaime dans certains milieux, le Pape a martelé que «l’on ne peut servir à la fois Dieu et l’argent».

François s’est ensuite arrêté sur la pauvreté, dénonçant notamment l’évasion fiscale qui est un péché car ces actes nient une «loi basique de la vie : le secours réciproque». Le Pape a une nouvelle fois appelé à combattre les «structures de péché qui produisent des brigands et des victimes», dénonçant la circularité absurde des industries qui produisent des souffrances dont la prise en charge devient en soi un enjeu de marketing, comme dans le cas des sociétés de jeux de hasard qui produisent des addictions prises en charge par ces mêmes sociétés, se donnant ainsi un vernis philanthropique.

François a afin porté son regard vers le futur, appelant les entrepreneurs à être le levain dans la pâte pour une économie nouvelle, orientée vers la recherche non pas seulement des biens au pluriel mais du Bien avec une majuscule, avec une attention particulière pour les pauvres et les jeunes «qui ont besoin avant tout de votre fraternité respectueuse et humble, de votre volonté de vivre, et, seulement après, de votre argent», a exhorté le Pape François.

(CV)

 








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