2017-01-28 16:20:00

Méditation du quatrième Dimanche du Temps Ordinaire


Le père Joseph Ballong nous introduit à la méditation avec les lectures du quatrième dimanche du Temps Ordinaire

(RV) Beaucoup d’entre nous pensent que pour réussir sa vie, c’est-à-dire être heureux, il faut se faire sa place dans la société. Et pour eux le signe de la réussite c’est avoir un travail valorisant, des responsabilités, de l’influence, de l’argent ; bref une reconnaissance sociale ; souvent, une telle réussite sociale se fait dans un rapport  de forces où les faibles sont laissés pour compte.

   Les textes de ce dimanche nous disent, chacun à sa manière, l’attention particulière de Dieu pour les « petits ». Au VIIème siècle avant Jésus-Christ, l’invasion assyrienne menace le royaume de Juda : les rois de Juda se sont peu à peu éloignés du Seigneur, assurant leur puissance   temporelle par des alliances politiques qui ont fini par se retourner contre eux. Le prophète Sophonie proclame alors que  Dieu sauvera les humbles, ceux qui recherchent sa justice.

Au temps de l’apôtre Paul, Corinthe est un grand port de commerce à la population  très diverse et où les chrétiens sont pour la plupart des petites gens voire  des esclaves ; et ce sont eux qui, par leur façon de vivre leur foi en Jésus-Christ, sont chargés d’annoncer le Royaume de Dieu. En fait, un Royaume de nulle part, car il n’a ni territoire, ni frontière, ni armée … Mais royaume de partout où «  le Seigneur fait justice aux opprimés, délie les enchaînés, redresse  les accablés », donne du pain aux affamés, pour reprendre les parole du psaume de ce dimanche.

  Et Jésus sur la montagne, confirme cette intuition : le Royaume de Dieu appartient aux pauvres de cœur, aux doux, à ceux qui ont faim et soif de justice, aux miséricordieux, aux cœurs purs, aux artisans de paix, aux persécutés…. Ces mots prononcés, il y a plus de deux mille ans nous gênent encore aujourd’hui. Ne semblent-ils pas, en effet ,une utopie incompatible avec les contraintes de notre société moderne, avec l’idéal actuel de la richesse, du profit, de la reconnaissance sociale ? Car, peut-on lutter pour plus de justice quand on s’accroche à ses privilèges de milieu ? Peut-on être doux quand on vise, dans une concurrence acharnée, un poste de travail mieux payé ou plus valorisant ? Peut-on être  artisan de paix  quand on a des certitudes, des idées toutes faites qu’on veut imposer à tous ?

 Autrement dit, selon l’enseignement des Béatitudes, il n’y a pas d’autres accès au monde nouveau de Dieu  que de passer  par Jésus lui qui s’est dépouillé jusqu’à donner sa vie.

  Donc  la pauvreté de cœur dont  il est question,  n’est pas une condition matérielle, mais un état d’esprit, ce n’est pas un but à atteindre, plutôt un moyen, une condition nécessaire pour avoir part au Royaume de Dieu auquel on s’en remet plutôt qu’à ses propres forces pour donner  un sens à sa vie.

(KS)








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