2017-01-18 17:56:00

Mexique : pourquoi les prêtres sont-ils victimes de la violence ?


(RV) Entretien- Nouvel épisode de violences au Mexique. Des hommes armés ont attaqué ce mardi des bureaux du procureur de l'Etat de Quintana Roo dans la ville très touristique de Cancun, à l’Est du pays. Mgr Pedro Pablo Elizondo Cárdenas évêque de Cancún-Chetumal, a invité les autorités à «maintenir la paix et à garantir la sécurité de la population, et des touristes».

Cette attaque illustre bien le climat qui règne au Mexique et n’épargne personne, pas même les prêtres et religieux. On assiste en effet ces dernières années à une recrudescence d’enlèvements et d’assassinats de membres de l’Eglise catholique dans différents diocèses du pays. Dernier meurtre en date : celui du père Joaquin Hernandez du diocèse de Saltillo, dans l’Etat de Coahuila, au nord du pays, près de la frontière avec les États-Unis. Pour quelles raisons les prêtres sont-ils devenus des cibles privilégiées? Nous vous proposons le témoignage du père Wandrille Sevin, frère de Saint-Jean à Saltillo. Il connaissait le père Hernandez. Interrogé par Hélène Destombes, il revient sur rôle de l’Eglise dans la lutte contre le narcotrafic, l’exploitation des êtres humains et sur les causes de cette violence dans sa région, plutôt épargnée ces trois dernières années :

Selon un bilan établi fin septembre par le centre multimédia catholique, 15 prêtres, un séminariste et un sacristain ont été tués depuis 2012. Le Mexique est le pays «le plus dangereux d’Amérique latine pour les prêtres», observe le CCM. Il s’agit parfois de prêtres impliqués dans la défense des Droits de l’homme ou qui dénoncent la corruption des autorités et défendent la paix : ils sont visés pour des raisons politiques. Mais le plus souvent, ces assassinats de prêtres sont le fait de truands locaux.

En septembre dernier, trois religieux avaient été assassinés au cours de la même semaine, deux dans l’État de Veracruz (Est), et un autre dans le Michoacan (Ouest). En novembre, l’enlèvement d’un prêtre à Catemaco, dans l’État de Veracruz, avait déclenché des manifestations violentes. Il avait finalement été retrouvé vivant, après avoir subi des tortures. Lors de son voyage au Mexique en février 2016, le pape François avait exhorté les prêtres et religieux à ne pas succomber à «la résignation» face à la violence, la corruption et le trafic de drogue.

(HD-MA)








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