Journée mondiale du migrant: l'appel de Mgr Colomb

(RV) Entretien - L'Église universelle célèbre dimanche 15 janvier 2017 la 102ème Journée mondiale du migrant et du réfugié, instaurée en 1914. Cette année, dans la foulée de l’Année sainte, le Pape François a choisi comme thème de réflexion et de prière: «Migrants et réfugiés nous interpellent ! La réponse de l'Évangile de la miséricorde».

Dans la perspective de cette journée mondiale du migrant et du réfugié, Mgr Stefan Hesse, l’archevêque de Hambourg en Allemagne, et Mgr Georges Colomb, l’évêque de La Rochelle et Saintes en France ont signé un communiqué commun pour encourager les chrétiens à s’engager dans une «charité active» en faveur des migrants, et en particulier des mineurs isolés. Comment s’engager ? La réponse de Mgr Georges Colomb, qui est également responsable de la pastorale des migrants pour la Conférence des évêques de France. Il est interrogé par Marie Duhamel.

De nombreux chrétiens ont montré beaucoup de générosité et de bonne volonté en donnant un toit, une couverture ou un repas à celui qui en avait besoin, se félicite Mgr Georges Colomb. L’évêque de La Rochelle et Saintes et responsable de la pastorale des migrants pour la Conférence des évêques de France juge cependant qu’il faut faire plus, notamment pour leur apprendre la langue française et leur donner du temps, de l’affection et pourquoi pas partager la foi catholique, sans prosélytisme mais par le témoignage. Mgr Colomb souligne que si ces migrants viennent en Europe et non dans les riches Émirats, c’est en raison de notre tradition chrétienne d’accueil et de respect des droits inaliénables.

En plein contexte pré-électoral en France, alors que l’afflux de migrants sera dans les débats, l’évêque de La Rochelle-Sainte invite à ne pas tout mélanger. La grande majorité des migrants sont des pauvres à qui il faut venir en aide. Parmi eux, se trouvent des personnes qui potentiellement veulent déstabiliser nos sociétés démocratiques: il ne faut pas le permettre, assure Mgr Colomb. L’État doit garantir la sécurité, arrêter et punir ceux qui commettent ou s’apprêtent à commettre des actes terroristes. Mgr Colomb appelle à ne pas juger ceux qui ont peur mais à entrer en dialogue avec eux pour qu’ils retrouvent confiance, en l’autre et en les capacités de l’État. L’évêque encourage à se montrer fraternel et charitable, tout en étant responsable. Ainsi, nos démocraties ne seront pas mises en danger.

(SBL-MD)