2017-01-07 15:23:00

Corée du Sud: les évêques demandent la démission de la présidente


(RV) Des centaines de milliers de personnes ont à nouveau manifesté samedi 7 janvier 2017 à Séoul pour demander le départ immédiat de la présidente Park Geun-Hye. Le parlement l’a destituée en décembre 2016 mais cette décision doit encore être validée par la Cour constitutionnelle, qui devrait se prononcer en février.

Park Geun-Hye est accusée d’avoir privilégié sa situation et celle d’une amie et conseillère occulte plutôt que celle du pays. Les soupçons s’accumulent: abus de pouvoir, manquement à ses devoirs, violation de la liberté de la presse, corruption… Mais la présidente a refusé de de comparaitre  aux deux premières audiences du procès, se déclarant innocente. Sa confidente occulte et principale protagoniste du scandale est à son tour convoquée mardi 10 janvier.

Dans ce contexte, les évêques ont finalement pris la parole. Dans un document intitulé "La justice coule comme un torrent pérenne", ils appuient publiquement la requête populaire et se prononcent pour la démission de la présidente suspendue. Compte-rendu de Manuella Affejee:

Lors de manifestations à Séoul, on avait vu une implication croissante des catholiques qui représentent 12% de la population. Des prêtres, des religieuses et des paroissiens sont descendus dans la rue invoquant les principes de justice et de défense du bien commun. Samedi 7 janvier, la conférence épiscopale officialise sa position dans le but de «protéger et de développer la démocratie de manière pacifique et mûre». Les évêques du pays offrent ainsi le résultat de leur «discernement visant à interpréter les signes des temps dans une attitude prophétique». «Nous désirons que la paix et la justice coulent comme un fleuve et nous prions pour que Dieu bénisse» la Corée, qui connaît une phase de crise et de grande tension politique et sociale, expliquent-ils.

Dans ce message qui a fait le tour de toutes les communautés ecclésiales, les évêques se disent préoccupés en raison de la violation de la souveraineté nationale et des principes fondateurs de l’État de droit. Ils demandent explicitement la démission de Park Geun-Hye et invitent le Parlement à agir dans l’intérêt de la nation. Selon eux, l’effondrement du leadership pourrait faire sombrer le pays dans une crise économique paralysante, avec des conséquences néfastes pour tous.

Ils appellent donc les politiques à «verser des larmes de pénitence» et à «rétablir la confiance et l’espérance de la population» qui a légitimement exprimé sa ferme désapprobation et son amertume concernant cette affaire «honteuse». Ils encouragent «un effort transversal visant à normaliser la situation, sans se ménager», et appellent à redonner à la nation un bon gouvernement sachant répondre aux attentes de la population. Pour éviter «l’instabilité et le désordre», les évêques invoquent «un nouveau chapitre de l’histoire de la démocratie en Corée, en conservant l’unité de tout le pays».

Dans ce document l’Église fait cependant son mea culpa souligne le site Vatican Insider. Des collaborateurs de la présidente étaient catholiques, Park Geun-hye avait elle-même était formée dans des écoles catholiques et dans une université  jésuite: il faut former les consciences plus attentivement. L’Église promet de lancer un parcours de formation dans tout le pays centrée sur la doctrine sociale de l’Eglise pour «assurer le passage de l’Évangile à la vie et de la vie à l’Évangile».

(SBL-MD)








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