(RV) Entretiens - «Combien de femmes accablées du poids de la vie et du drame de la violence ! Le Seigneur les veut libres et en toute dignité». Tel est le tweet rédigé par le Pape François en ce vendredi 25 novembre 2016, à l'occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
Dans le monde, une femme sur trois est victime de violence aujourd’hui. L’ONU lance à nouveau l’alerte. Ces agresssions physiques, sexuelles et morales sont sources de grande souffrance et constitue aussi une barrière au développement durable. Coûts médicaux, judiciaires, de prévention : elles plombent les budgets nationaux. Le coût des violences représenterait 5,2% de l'économie mondiale.
Comme le souligne Ban Ki-Moon, Secrétaire général de l'ONU, «la violence à l’égard des femmes et des filles constitue une violation des droits de l’homme, une pandémie de santé publique et un obstacle de taille au développement durable. Elle impose des coûts exorbitants aux familles, aux communautés et aux économies. Le monde ne peut pas se permettre de payer ce prix.»
C’est dans ce sens que cette année, les Nations-Unies veulent attirer l’attention
sur le coût considérable de ces violences contre les femmes dans le monde, avec une
campagne de mobilisation «Orangez le monde : levez des fonds pour mettre fin à la violence
contre les femmes et les filles».
Philippe Lust-Bianchi est membre de la section «élimination des violences
faites aux femmes» au Bureau ONU Femmes à New-York. Il explique
à Blandine Hugonnet pourquoi États, sociétés civiles et individus doivent investir
dans la lutte contre les violences à l’égard des femmes.
Les chiffres alarmants des violences se vérifient en France, où une femme décède tous
les deux jours et demi sous les coups de son compagnon ou de son ancien conjoint. Et
ces chiffres ne faiblissent pas malgré des politiques publiques menées depuis 10 ans. Le
gouvernement français lance d’ailleurs cette année son «5° plan de mobilisation
et de lutte contre toutes les violence faites aux femmes» avec un budget de 125
millions d'euros.
Sur le terrain, ce sont les associations qui viennent directement en aide à ces
femmes battues. Le docteur Thierry Harvey livre son témoignage. Ce
gynécologue-obstétricien, chef de service de la Maternité des Diaconnesses à Paris,
prend en charge ces victimes dans le cadre de l’organisation Gynécologie sans
frontières et de l’association SOLIPAM Solidarité Paris Maman (pour les femmes
enceintes ou avec enfants en situation de grande précarité).
Des propos recueillis par Blandine Hugonnet.
(MD-BH)
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