(RV) Le Pape François s’est exprimé ce jeudi 24 novembre matin devant les participants
à un congrès organisé à l’Académie pontificale des sciences sur le thème “Drogues
: les difficultés et les solutions à ce problème mondial”. Une soixantaine de participants
de haut niveau, venus du monde entier, participent à cette réunion qui mêle médecins,
chercheurs, membres de la société civile.
Le Pape François, sensibilisé à cette problématique lorsqu’il était archevêque de
Buenos Aires en Argentine, a rappelé que la drogue est «une blessure dans la société»,
une «dépendance chimique» qui crée de nouvelles formes d’esclavage.
«Il ne faut pas s’étonner que tant de gens tombent dans la dépendance à la drogue,
puisque la mondanité nous offre un ample éventail de possibilités pour atteindre un
bonheur éphémère, qui au final se convertit en venin, qui ronge, qui corrompt et qui
tue». Le Pape a évoqué en espagnol, ce fléau qu’il a pu observer de près en Argentine,
et il a insisté sur la compassion que l’Église et tous les acteurs de la lutte contre
la drogue doivent exprimer à l’égard des personnes victimes de la toxicomanie.
«Chaque personne dépendante porte avec elle-même une histoire personnelle distincte,
qui doit être écoutée, comprise, aimée, et dans la mesure du possible, assainie et
purifiée. Nous ne pouvons pas tomber dans l’injustice de les classifier comme s’ils
étaient des objets ou des babioles cassées», a rappelé le Saint-Père, mais au contraire,
«chaque personne doit être valorisée dans sa dignité, pour pouvoir être soignée».
Le Pape a appelé à remonter les filières de la drogue, du commerce de drogue à petite
échelle jusqu’aux formes de trafic les plus sophistiquées, «qui nichent dans le capital
financier et dans les banques qui se dédient au blanchiment de l’argent sale».
La répression est donc essentielle, mais aussi la prévention, avec des programmes
sociaux et éducatifs qui doivent permettre d’éviter la recherche de paradis artificiels.
Autre volet essentiel pour le Pape François : la réhabilitation des anciens toxicomanes,
«pour leur rendre la joie et pour qu’ils retrouvent la dignité qu’ils ont perdue un
jour». Et la loi doit donc garantir à ces personnes une nouvelle chance, pour ne pas
les «re-victimiser».
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