2016-11-03 11:29:00

Pape François : la miséricorde doit faire se rapprocher les différentes religions


(RV) Le Pape François a reçu ce jeudi matin, 3 novembre, dans la salle Clémentine du Vatican, 200 personnes de plusieurs religions, dans le cadre d'une rencontre organisée par le Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux et le Conseil pontifical pour la Promotion de l'Unité des chrétiens. Une audience interreligieuse au cours de laquelle le Pape est revenu sur le sens de la miséricorde, qui est familier à toutes les traditions religieuses.

«Le mystère de la miséricorde n’est pas à célébrer seulement par des paroles, mais surtout par des œuvres, avec un style de vie réellement miséricordieux, fait d’amour désintéressé, service fraternel, de partage sincère»  a expliqué le Pape.

C’est le style auquel sont appelées les religions pour être, particulièrement ces temps-ci, des messagères de paix et instrument de communion, pour proclamer, à l’inverse de ceux qui alimentent les affrontements, les divisions et les fermetures, qu’aujourd’hui est un temps de fraternité. Par conséquent précise François, «il est important de chercher la rencontre entre nous».

La miséricorde, dans chaque tradition religieuse

Ce qui est plaisant à Dieu est un devoir urgent a poursuivi le Pape, en réponse non seulement aux nécessités d’aujourd’hui, mais surtout à l’appel à l’amour qui anime chaque expression religieuse authentique.

«Le thème de la miséricorde est familier à de nombreuses traditions religieuses et culturelles, a expliqué le Saint-Père, où la compassion et la non-violence sont essentielles et indiquent le chemin de la vie.»

Au cœur de chaque tradition authentiquement religieuse réside un appel : «celui de s’agenouiller avec compassion et tendresse vers l’humanité faible et nécessiteuse, mais aussi se faire proche de ceux qui vivent des situations de maladie, de handicap, de pauvreté, d’injustice, ceux qui subissent les conséquences des conflits et des migrations.» L’âme vraiment religieuse est celle qui repousse la tentation d’imposer avec la force, qui refuse de marchander la vie humaine et qui voit dans les autres des frères et nom des numéros.

Contre le repli sur soi-même

Le Pape a ainsi invité à répondre à l’écho de la voix divine qui parle à la conscience de chacun, et qui nous encourage à ne pas nous replier sur nous-mêmes.

Cette miséricorde, commune aux grandes traditions religieuses, se retrouve aussi dans l’étymologie du mot «raham» dont la racine est aussi bien partagé par l’arabe que par l’hébreu. Le sens renvoie au sein maternel, aux sentiments qu’une mère a pour son fils.

Le Souverain Pontife a aussi déploré que «l’homme contemporain tienne Dieu à distance et n’ait plus la mémoire du passé, élargissant sa réflexion au mal. Cette grande énigme du mal, a-t-il poursuivi, ces abîmes obscurs dans lesquels notre liberté peut s’enfoncer, interrogent chaque expérience religieuse, et c’est précisément là que réside l’aspect le plus surprenant de l’amour miséricordieux.»

«Nous avons aujourd’hui besoin, comme de l’oxygène, de cet amour gratuit qui renouvelle la vie, a souligné François. L’homme a soif de miséricorde et non de technologie qui puisse le disséquer, il a besoin d’affection qui va au-delà des simples consolations immédiates, un port sûr où accoster en cas de vagues inquiétantes, une étreinte infinie qui pardonne et qui réconcilie.»

Le pardon, plus grand don

Le pardon est certainement le plus grand don que nous puissions faire aux autres, parce que c’est ce qui nous coûte le plus, mais en même temps c’est ce qui nous rend plus semblables à Dieu, a résumé le Saint-Père. «La miséricorde s’étend au monde qui nous entoure, à notre maison commune, que nous sommes appelés à protéger d’une consommation effrénée et vorace.»

Le Pape a enfin exprimé le souhait que les religions ne transmettent plus un message déformé, à cause du comportement de certains, un message éloigné de la miséricorde, déplorant une fois encore les violences, les enlèvements et les actes terroristes. Il est terrible que pour justifier de telles barbaries soit invoqué le nom d’une religion ou de Dieu lui-même.

«Que soient clairement condamnés ces comportements iniques, a dit François, qui profanent le nom de Dieu et souillent la recherche religieuse de l’homme. Que soient au contraire encouragées, où que ce soit, la rencontre pacifique entre les croyants, ainsi qu’une réelle liberté religieuse.»

(CV-OB)

 








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