François Hollande et la parole du président désacralisée

(RV) Entretien – C’est un pavé de près de 700 pages. «Un président ne devrait pas dire ça...» (Stock) est le titre du livre de deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, qui ont publié les confidences du président français François Hollande. Islam, justice, football, parti socialiste et femmes du chef de l’État. Tout y passe.

Dès sa publication jeudi 13 octobre, l’ouvrage a provoqué une vague d’indignation et de critiques dans toute la classe politique, de l’opposition de droite aux alliés du président. Mais ce n’est pas tant le fond que la forme qui a mis la gauche en colère. François Hollande a consacré plus de soixante heures aux deux journalistes pendant quatre ans. Un manque de respect de la fonction présidentielle accuse nombre de ses détracteurs.

Pourquoi un chef d’État en fonction a-t-il consacré autant de temps pour s’ouvrir publiquement dans un livre-confession ? Naïveté ou calcul politique ? Blandine Hugonnet a posé la question à l’historien Jean-Luc Pouthier, enseignant à Sciences Po Paris et fondateur du Cefrelco (le Centre d'étude du fait religieux contemporain). Pour lui, ces confidences nuisent autant au futur candidat à sa succession qu’à la fonction présidentielle elle-même 

(XS-BH)