Les Colombiens célèbrent le prix Nobel de la paix

(RV) Entretien - Le président colombien Juan Manuel Santos, lauréat du prix Nobel de la Paix, a annoncé dimanche 9 octobre qu'il allait faire don de l'argent accompagnant cette prestigieuse récompense, soit un peu plus de 900.000 dollars, aux victimes du conflit qui déchire ce pays.

Le Nobel de la paix a été décerné vendredi au président Santos pour son engagement à clore le conflit armé avec la guérilla des Farc, par un accord toutefois à réviser après son rejet par référendum. Marie Duhamel

Le 21 septembre 2016, salve d’applaudissements à l’ONU. Le président Juan Manuel Santos annonçait au monde la fin de la guerre avec les Farcs en Colombie. Depuis le mois d’août 2010 et son arrivée au pouvoir à Bogota, l’ancien ministre de la Défense, auteur d’une des plus grandes offensives contre la guérilla marxiste, se convertissait complètement à la paix. Quatre ans de négociations commençaient à la Havane. Un engagement total salué par le comité Nobel. Pourtant, le 2 octobre dernier, les Colombiens rejetaient cet accord lors d’un referendum.

«Le référendum n’était pas un vote pour ou contre la paix», explique la présidente du comité Nobel. «Ce qui a été rejeté, c’est cet accord spécifique». Et parce que règne maintenant «une grande incertitude sur l’avenir» et qu’il y a «un réel danger que la guerre civile reprenne», le comité Nobel a choisi d’attribuer son prix au président colombien pour lui donner de la force, ainsi qu’à toutes les parties prenantes du processus de paix pour qu’elles aillent jusqu’au bout de cette «tache exigeante».

«C’est un encouragement à tous ceux qui œuvrent à la paix, à la réconciliation et à la justice en Colombie». Ce ne sera que lorsqu’il y aura la paix que le pays pourra agir contre des défis majeurs comme la pauvreté ou les crimes liés à la drogue.

Après cette récompense, de nombreux Colombiens étaient enthousiasmés par cet encouragement du Comité Nobel. Ils sont descendus dans la rue pour célébrer la nouvelle. Une réaction de joie partagée par l’ancienne ministre de l’environnement colombienne, la plongeuse Sandra Bessudo. Elle est interrogée par Marie Trélat.

(MD)