2016-09-27 15:30:00

Le Saint-Siège souhaite une interdiction totale des armes nucléaires


(RV) Le Saint-Siège mobilisé contre la prolifération des armes nucléaires : à l’occasion de la Journée mondiale pour l’élimination totale des armes nucléaires, promue par les Nations-Unies ce 26 septembre, l’observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’Onu, Mgr Bernardito Auza, est intervenu à New York pour appeler à briser l’impasse qui dure « depuis trop longtemps maintenant » concernant les procédures onusiennes sur le désarmement. Le représentant du Saint-Siège à l’Onu a développé un appel ambitieux pour l’interdiction des armes nucléaires, en pleine continuité avec l’enseignement des Papes sur ce dossier depuis plus de 70 ans.

Cyprien Viet

En février 1943, en pleine seconde guerre mondiale, «le Pape Pie XII avait déjà exprimé sa préoccupation concernant un usage violent de l’énergie atomique», a rappelé Mgr Auza. Après Hiroshima et Nagasaki, Pie XII avait appelé à l’interdiction totale de la bombe atomique, une position réitérée par ses successeurs.

Pour l’Observateur permanent du Saint-Siège à l’Onu, la dissuasion nucléaire donne une fausse impression de sécurité basée sur une «tragique illusion», car on ne peut pas bâtir une paix et une stabilité internationale sur une «menace d’annihilation totale» ou de destruction réciproque. Plus que d'un équilibre de la terreur, ce dont le monde a besoin, c’est d’une paix basée sur «la justice, le développement socio-économique, la liberté, le respect pour les droits humains, la participation aux affaires publiques et la construction de la confiance entre les peuples», a insisté Mgr Auza, citant le Pape François.

Il a répété le soutien du Saint-Siège au TNP, le Traité de non-prolifération nucléaire, tout en regrettant l’échec collectif des diplomates à faire avancer un véritable agenda de désarmement, qui nécessiterait un engagement sincère de la part des États, de façon à garantir une «confiance réciproque».

La fin du XXe siècle avait pourtant laissé germer quelques espoirs. Devant le siège de l’Onu à New York, est installée une statue de saint Georges terrassant un dragon formé de fragments de missiles soviétiques et américains. Cette sculpture avait été financée par l’URSS en 1990, pour symboliser la fin de la guerre froide. Mais 15 000 armes nucléaires sont toujours en circulation dans le monde…

Il serait pourtant «naïf» de construire un ordre mondial basé sur la dissuasion nucléaire et non sur une «éradication de l’extrême pauvreté», a estimé Mgr Auza, qui a répété que le Saint-Siège continuerait à militer pour l’interdiction totale des armes nucléaires.

(CV)








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