2016-09-17 16:13:00

Méditation du 25ème Dimanche du Temps Ordinaire


Le Père jésuite Michel Ntangu nous introduit à la méditation avec les lectures du 25ème Dimanche du Temps Ordinaire

(RV) 1ère Lecture : Amos : 8. 4 - 7 : « Ecoutez ceci vous qui écrasez le pauvre.»
Psaume 112 : » Qui est semblable au Seigneur notre Dieu ?»
2ème Lecture : 1 Timothée : 2. 1 - 8 : » Il veut que tous les hommes soient sauvés »

Evangile : Luc : 16. 1 - 13 : Vous ne pouvez pas servir deux maîtres à la fois, Dieu et l’argent. »

 

Chers Sœurs et Frères dans la foi,

 

La méditation de ce dimanche nous parle de la richesse et nous invite à être des gérants fidèles du Royaume de Dieu à travers les petites choses de la vie quotidienne. Bien des choses nous détournent aujourd’hui de la fidélité à Dieu, notamment la cupidité envers l’argent ou le règne de la valeur marchande, qui nous entraîne à toutes sortes de corruptions. Aujourd’hui, le fossé entre les riches et les pauvres s’agrandit de manière scandaleuse à tel point que la corruption réduit les êtres à des simples valeurs marchandes. Le Prophète Amos dans la première lecture, fustige et décrit cette corruption en ces termes : « Nous achèterons les misérables pour de l'argent, Et le pauvre pour une paire de souliers » (Amos 8, 6). Il est intéressant que la liturgie mette en rapport, de manière contrastée, l’évangile et les paroles du prophète Amos.

 

L’Evangile d’aujourd’hui nous parle de l’argent : « Vous ne pouvez pas servir deux maîtres à la fois, Dieu et l’argent. » Cela ne veut pas dire que la Bible interdit l’argent. Non ! L’argent en soi n’est pas une chose mauvaise ! Cependant, tout dépend de notre relation à lui et surtout de l’usage que nous en faisons. Il convient aujourd’hui de nous poser la question : Quel est et que devient notre rapport à l’argent et plus largement à tous nos biens ?

 

Luc est l’évangéliste qui aborde le plus souvent cette question, nous montre Jésus qui raconte à ses disciples la parabole d’un gérant malhonnête. A la fin du texte, Jésus fait l’éloge de l’habilité de ce gérant avisé qui désormais devient le sujet d’une exhortation pour le Royaume de Dieu aux fils de lumière.

 

Mais pourquoi Jésus nous propose-t-il cette parabole de gérant malhonnête et habile comme un exemple à imiter. D’abord, cette parabole fait partie des textes de l’évangile de saint Luc qui est difficile à expliquer. Nous ne devons pas perdre de vue qu’il s’agit bien d’une parabole, comme tant d’autres paraboles du Royaume divin. Il s’agit d’un style que Jésus aimait utiliser, un style à la fois imagé et très provocateur pour nous parler des choses spirituelles, du royaume de Dieu. Mais au fond, il s’agit ici d’une invitation à réfléchir sur notre gestion des choses spirituelles. Les paraboles sont des images du Royaume. Une parabole est un rapprochement entre le monde visible et le monde invisible, une réalité visible et une réalité invisible. La parabole commence par la situation d’un gérant qui est sur le point d’être renvoyé. Je préfère beaucoup plus le mot Intendant. Nous sommes des intendants des biens spirituels, des biens divins.

 

On dit que le gérant ou mieux l’intendant a détourné une partie de l'argent de son maître, c'est sans doute vrai. C'est-à-dire qu'il a vendu à son profit une partie du blé, de l'huile et des raisins destinés aux clients. S'il s'en aperçoit, le maître va l'obliger à rembourser. Mais cela lui est impossible.  Alors, le gérant qui est sur le point de tout perdre, va jouer le tout pour le tout en imaginant un astucieux stratagème. Comme c’est lui qui tient la comptabilité, vite le tour est joué et le calcul est vite fait : On t'a livré combien de barils d'huile ?" – "Cent !" – Il calcule rapidement… "Ecris cinquante !". – "On t'a livré combien de sacs de blé ?" – "Cent " – Même calcul rapide : "Ecris quatre-vingts !"  Les comptes sont faits. Mais au juste c’est fut une pure magouille !

Et Jésus termine sa parabole en "faisant l'éloge" de l’intendant. Faisons attention ! Jésus ne fait pas, bien sûr, l'éloge de la magouille. Le Christ n’approuve pas les méthodes de cet homme gérant, mais donne en exemple son astuce, son habilité et sa manière en quelque sorte de se moquer de l’argent pour se faire des amis.  Jésus nous met en garde contre le leurre et les tromperies de l’argent.  Il nous invite surtout à résister à son emprise mensongère et illusoire. Un mot revient souvent dans la parabole et son commentaire, c’est le mot “trompeur”.

Mais il loue son intelligence parce qu’il a utilisé l'argent pour ce qu'il est, un moyen, non un but. Et c'est là l'enseignement constant de Jésus. Et ensuite, l’intendant gérant a compris que la vraie richesse en ce monde, ce n'est pas l’argent ou le compte en banque, mais les amis. On peut être riche et très seul. Mais si on a des amis, on n'est jamais seul. Et l’intendant a eu l'intelligence de le comprendre. Le verset qui suit met en lumière la leçon théologique et le but de la parabole : « Je vous le dis : Faites-vous des amis avec l’argent corrupteur, afin que le jour où il ne sera plus là, ces amis vous reçoivent dans les demeures éternelles ».  

 

 L’argent cesse d’être trompeur quand il est partagé, quand il est employé pour servir la justice. Sainte Teresa de Calcutta avait bien compris ce message : « Ces amis, ce sont les plus pauvres parmi les pauvres, les miséreux, les exclus. A travers eux, c’est Jésus qui est là. Chaque fois que nous nous mettons à leur service, c’est lui que nous servons. »

Jésus souligne que notre honnêteté dans les choses de la terre nous donne d’être digne de confiance pour le Royaume de Dieu : « Celui qui est digne de confiance pour une toute petite affaire, va être digne de confiance pour une grande. »

Grâce à demander : Demandons au Seigneur Jésus et par l’intercession de la Sainte Teresa de Calcutta de devenir des intendants  honnêtes, habiles, avisés, prudents, sages et sensés  et digne de confiance pour calculer, et gérer au mieux les mystères du Royaume de Dieu.

(KS)








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