(RV) L’Église est bien vivante en Irak. Malgré les épreuves qu’elle traverse depuis
plusieurs années, elle se maintient et se renouvelle. Preuve en est avec l’ordination
sacerdotale le 5 août dernier de trois jeunes originaires de la ville de Qaraqosh comme
le rapporte l’agence Asianews. Qaraqosh, c’est cette ville de la plaine de Ninive,
dans le nord de l’Irak qui a été prise par les hommes de l’organisation de l’État islamique
il y a deux ans. Les habitants, dont de très nombreux chrétiens, ils étaient 150 000
environ, avaient dû fuir et trouver refuge au Kurdistan irakien. Deux ans après, l’ordination
de ces prêtres est tout un symbole.
L'église aménagée dans un préfabriqué, située dans le camp de réfugiés Aishty 2, à
la périphérie d’Erbil, ne peut contenir que huit cents personnes, mais le 5 août,
elle était comble. Au moins 1500 fidèles étaient rassemblés pour assister à l’ordination
sacerdotale de trois jeunes hommes. Une véritable joie pour la communauté syro-catholique
irakienne en exil depuis deux ans, depuis le 5 août 2014, depuis qu’elle a tout perdu
lorsque les troupes de l’organisation de l’État islamique se sont emparées de Qaraqosh. Cette
cérémonie, ainsi, sonne comme un défi dans un pays ravagé par la guerre. Pour la présider, Mgr Yohanno Petros Moshe,
le chef de l’Église syro-orthodoxe de Mossoul, Kirkuk et de tout le Kurdistan irakien.
Pour le père Momika, son ordination a transformé une journée de deuil en une journée
d’espérance pour tout son peuple. Ces deux dernières années, le jeune prêtre a travaillé
aux côtés de jeunes et de femmes du camp de déplacés. Il espère poursuivre sa mission
avec ses nouveaux habits pour continuer de partager les joies, les souffrances et
les difficultés de sa communauté. Son rôle, dorénavant, est de porter le Christ aux
gens et de diffuser « la force, la confiance et le courage ».
Et il n’en manque pas. En 2010, avant que l’on ne parle de l’EI, il a été victime
avec sa sœur d’un attentat à la bombe. Elle avait explosé au passage du bus qui le
transportait ainsi que d’autres jeunes chrétiens partant à l’université de Mossoul. Entre-temps,
il avait pu rejoindre le Liban et le séminaire d’Al Sharfa, avant de revenir parmi
les siens pour témoigner du message du Christ.
(XS)
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