2016-07-30 17:12:00

Salle de presse : passage de témoin entre Greg Burke et le père Lombardi


(RV) Ces JMJ de Cracovie marquent aussi un changement important pour les journalistes qui suivent l'actualité vaticane : il s'agit du dernier voyage du père Federico Lombardi en tant que directeur de la Salle de presse, qui passe la main ce lundi 1er août au journaliste américain Greg Burke.

Le père jésuite Federico Lombardi, qui avait pris ses fonctions en septembre 2006, aura couvert en tout 37 déplacements pontificaux : 22 voyages de Benoît XVI, du séjour dans sa Bavière natale, en 2006, à sa tournée au Liban en 2012, et 15 voyages du Pape François, des JMJ de Rio à 2013 à celles de Cracovie en 2016.

Au-delà des voyages des Papes, ses dix années comme directeur de la Salle de presse (responsabilité qu'il cumulait avec la direction générale de Radio Vatican jusqu'au 29 février dernier), ont été marquées par de nombreux évènements marquants, notamment la renonciation surprise de Benoît XVI le 11 février 2013, et l'élection encore plus inattendue d'un "Pape jésuite", le cardinal de Buenos Aires Jorge Mario Bergoglio, un mois plus tard, le 13 mars 2013. Le père Lombardi, qui avait guidé les journalistes durant toute la phase du conclave et de sa préparation, n'avait pas caché son émotion et sa surprise suite à l'élection de son "confrère" jésuite.

Durant toute cette décennie comme "porte-parole du Vatican", la voix et le visage du père Lombardi ont accompagné les évènements heureux et malheureux de la vie du Vatican, et plus largement de l'Église, comme lors de l'assassinat du père Jacques Hamel le 26 juillet dernier. Mardi dernier, dans les médias français et internationaux, c'est encore le père Lombardi qui avait relayé les condoléances du Pape François pour l'Église de France et toute la nation française endeuillée. Dans des circonstances parfois difficiles, sa chaleur humaine, sa disponibilité et son multilinguisme ont toujours été appréciés, à Radio Vatican comme en Salle de presse.

Le père Lombardi aura 74 ans le 29 août prochain, et n'a donc pas encore atteint la limite canonique des 75 ans. Il pourrait prendre de nouvelles responsabilités au sein de la Compagnie de Jésus, qui doit se réunir en chapitre général à l'automne. Outre ses différents mandats au service de la communication du Saint-Siège, à Radio Vatican mais aussi au CTV (Centre de Télévision du Vatican) et à La Civiltà Cattolica (revue des jésuites relue par la Secrétairerie d'État), le père Lombardi fut aussi supérieur provincial des Jésuites d'Italie de 1984 à 1990.

Changement de style et de génération

L'annonce en avait été faite officiellement le 11 juillet dernier : deux journalistes laïcs prennent les manettes de la Salle de presse du Saint-Siège.

Greg Burke, 57 ans, numéraire de l’Opus Dei, travaille à Rome depuis plus de vingt-cinq ans. D’abord correspondant du National Catholic Register, il travailla ensuite pour Fox News, la chaine d’information américaine, rivale de CNN. En 2012, sa carrière prit un nouveau tour : Greg Burke devint alors consultant en communication de la Secrétairerie d’État. Sa nomination manifeste une volonté d'attention renforcée à l'égard du monde anglophone, mais Greg Burke maîtrise aussi l'italien et le français. Depuis le 21 décembre dernier, il occupait le poste de vice-directeur de la Salle de presse.

À noter qu'il ne s'agit ni du premier laïc, ni du premier membre de l'Opus Dei à devenir directeur de la Salle de presse du Saint-Siège. Sous le pontificat de Jean-Paul II, cette responsabilité avait été confiée au médecin espagnol Joaquin Navarro-Valls, particulièrement visible durant la phase de maladie et d'agonie du Pape polonais.

Signe d'une volonté de rajeunissement et de féminisation de la communication vaticane, Greg Burke retrouvera à ses côtés, comme vice-directrice de la Salle de presse, Paloma Garcia Ovejero, 41 ans. Cette jeune femme était journaliste à Rome depuis 2012 pour la radio espagnole Cadena Cope, la radio des évêques espagnols, et pour d’autres médias, avec un dynamisme remarqué notamment sur les réseaux sociaux.

Un Américain et une Espagnole ont donc été choisis, un choix logique au regard de l’importance des langues anglaise et espagnole dans le monde catholique d’aujourd’hui.

(CV-RF)








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