(RV) Entretien – Le moment est «arrivé» pour que le Maroc retrouve «sa place naturelle» au sein de l’Union africaine : c’est le message adressé dimanche 17 juillet 2016 au soir, par le roi Mohammed VI au 27ème sommet de l’UA à Kigali au Rwanda.
Le Maroc avait quitté l’Union africaine en 1984, pour protester contre l’admission en son sein de la République arabe sahraouie démocratique, proclamée par le Front Polisario. La RASD lui conteste la souveraineté sur le Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole annexée par Rabat.
Mais fini le temps de la rupture. «Par cet acte historique et responsable de retour, le Maroc compte oeuvrer au sein de l'UA en vue de transcender les divisions», a expliqué le souverain marocain. Le royaume a d’ailleurs effectué ces dernières années un redéploiement diplomatique et commercial dans le continent africain.
Est-ce le signe que l’Union africaine s’est imposée comme un interlocuteur privilégié,
aux dépens de relations bilatérales entre les puissances occidentales et Rabat ? Sarah Bakaloglou
a posé la question à Kader Abderrahim, chercheur à l’IRIS et spécialiste du
Maghreb.
Le Sahara occidental
Le Sahara occidental est une ancienne colonie espagnole, annexée par le Maroc.
Son indépendance avait été proclamée par le Front Polisario (Front pour la libération
du Sahara occidental et du Rio del Oro), créé en 1973.
Après des années de lutte armée, un cessez-le-feu a été proclamé en 1991 par le Front
Polisario. Une Mission de l'ONU au Sahara occidental (Minurso) a été déployée cette
même année afin de veiller au respect du cessez-le-feu entre le Front Polisario et
les forces marocaines et d'organiser un référendum.
Le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, réclame un référendum d'autodétermination.
Mais le plan de l'ONU en vue d'un tel scrutin est bloqué par le Maroc, qui propose
comme solution une large autonomie sous sa souveraineté.
Ebauche d'une solution
Dans son message, le roi du Maroc se dit «confiant dans la sagesse de l'UA
pour rétablir la légalité et corriger les erreurs de parcours». Avec une «neutralité
retrouvée», elle pourrait «contribuer d'une manière constructive» à
l'émergence d'une solution, estime Mohammed VI, soulignant qu'«un processus est
en cours sous la supervision du Conseil de sécurité» des Nations unies.
L'ONU a confirmé la semaine dernière le retour progressif du personnel de sa mission
au Sahara occidental, à la suite d'un accord avec le Maroc.
Rabat avait expulsé en mars 2016 la majeure partie des membres civils de la Minurso,
soit plusieurs dizaines d'experts, après une controverse sur des propos tenus par
le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon concernant le statut disputé du Sahara
occidental.
(MD-SB avec AFP)
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