2016-07-16 16:29:00

L’Eglise a aussi besoin de compétences féminines affirme Sœur Samaké


(RV) Sœur Thérèse Samaké de l’Institut des Filles du Cœur Immaculé de Marie ;  fondée en  1934 par Monseigneur Paul Marie Molin de la Société des Missionnaires d’Afrique est actuellement en mission à Abidjan, en Côte d’Ivoire comme  gestionnaire au Centre de Pastorale et de la Mission de la CERAO, la Conférence Episcopale Régionale de l’Afrique de l’Ouest. Elle est également Professeur de philosophie à l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest ainsi qu’à l’Institut théologique de la Compagnie de Jésus.

De passage à Rome, elle a bien voulu nous parler de son parcours :

« J’ai fait toutes mes études à l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest. A la demande des Evêques,  notre congrégation a été sollicité à fournir une communauté sur place qui s’occupe notamment du volet assurance maladie des agents pastoraux, de la gestion d’une école primaire mise en place par les Evêques de la CERAO et de la gestion.

Parlant d’une de ses publications sur la place de la femme dans l’Evangélisation, Sœur Samaké explique qu’elle est partie du contexte actuel qui mérite plus qu’une simple réflexion, une méditation : la femme a toujours joué un rôle capitale dans la famille, dans la société et dans l’Eglise. Parler simplement de l’égalité de sexes risquerait de dénier son rôle principal de porteuse et protectrice de la vie. La femme est également de cette vie éducatrice de toute l’humanité. En se focalisant sur l’égalité de sexe, estime Sœur Samaké, on risque de se situer seulement au niveau des faits et de compétence ; la femme doit aller au-delà des simples compétences.

Dans le cadre de l’Evangélisation, a-t-elle poursuivi, les femmes ont joué un grand rôle comme première annonciatrice de la Résurrection ; elles font partie des premiers disciples du Christ ; le monde actuel a besoin de cette annonce car les femmes savent mieux toucher la question de l’humain.

Le Pape François vient de faire de la fête liturgique de Sainte Marie Madeleine une solennité. Pour Sœur Thérèse Samaké, il s’agit là d’une grâce et d’une reconnaissance à l’égard de la femme. « Marie Madeleine est l’une de ceux qui étaient là pour écouter Jésus . Pour proclamer l’Evangile, il faut d’abord l’écouter et l’accueillir et, Marie Madeleine, à l’exemple de la Vierge Marie, a écouté et accueilli en vue de pouvoir communiquer et transmettre. »

Parmi les difficultés rencontrées sur son parcours, Sr Samaké parle de peu de place réservée aux femmes au sein de l’Université Catholique d’Afrique de l’Ouest. C’est seulement en juin dernier, indique-t-elle que les Evêques de l’Afrique de l’Ouest ont pensé nommer les femmes, religieuses, comme professeurs permanents. Jusque-là, elles étaient considérées comme Professeurs missionnaires alors qu’elles ont été formées par la même université.

Cela peut donner lieu au sentiment de frustration, face à une certaine forme d’injustice, affirme-t-elle encore : « Toutefois, l’essentiel pour nous n’était pas les titres, mais accomplir notre mission des femmes consacrées, en cherchant de découvrir ce que l’on peut offrir à l’humanité à travers cette institution. Dieu faisant bien les choses, le Pape François vient de donner plus de poids au rôle de la Femme car, il y a aussi besoin de compétences féminines au sein de l’Eglise ». (MJM)








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