2016-06-10 15:35:00

Commentaire de l'Évangile du dimanche 12 juin 2016


(RV) Voici l'homélie proposée par le père Pascal Montavit pour ce dimanche 12 juin 2016. Il revient sur l'extrait de l'Évangile selon saint Luc, chapitre 7, versets 36 à 50, qui retrace l'épisode de la femme adultère.

Le passage biblique que nous méditons aujourd’hui est celui de la femme pécheresse dans l’Évangile selon saint Luc. Ce récit met en relief l’attitude du pharisien qui accueille Jésus chez lui, l’attitude de la femme pécheresse qui embrasse les pieds de Jésus, et Jésus lui-même qui propose une petite parabole pour éclairer cette situation.

Le pharisien invite Jésus. Il est attiré par le Seigneur et souhaite l’écouter, mieux le connaître. Mais en même temps, il garde un fond de critique. Il est dit : «En voyant cela, le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même : ‘Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse’» (Lc 7,39). Le pharisien murmure en lui-même et, ce faisant, il se coupe d’une relation simple avec Jésus. Jésus qui sait ce qui se passe dans son cœur lui propose une parabole pour l’aider à sortir de ce murmure intérieur. L’exemple du pharisien est là pour mettre en garde contre le repli sur soi-même, un repli qui se traduit souvent par un dialogue intérieur qui conduit au jugement. Pour lutter contre cela, il est bon de se dire : «ce que je pense, est-ce que je pourrais le dire à la personne concernée ? Est-ce que je ne me laisse pas emporter par mes pensées ?». Le fait de parler, de s’ouvrir, permet bien souvent une plus grande vérité qui est libératrice. C’est ce à quoi nous pousse l’Esprit Saint : ne pas nous replier sur nous-mêmes mais parler simplement et en vérité.

L’attitude de la femme pécheresse est le contraire de celle du pharisien. Elle ne devrait pas oser se présenter devant Jésus et l’aborder. Mais elle le fait aux yeux de tous. Elle vit une véritable conversion : elle accepte de perdre son parfum en le répandant sur les pieds de Jésus. Traditionnellement, cette femme pécheresse est reconnue comme une prostituée. Le parfum représente, d’une part ce qu’elle utilise pour attirer les hommes, mais, d’autre part, il représente aussi le gain de son travail. Tout cela, elle accepte de le perdre, témoignant ainsi d’une véritable volonté de changer de vie. La femme pécheresse est un modèle de conversion. Sans crainte, elle se jette au pied de Jésus et abandonne ce qui représente sa vie dissolue : le parfum. En soi, le parfum est une bonne chose, mais pour la femme pécheresse, c’était le symbole d’une vie mauvaise.

Enfin, Jésus prend la parole et raconte la parabole des deux débiteurs : celui à qui l’on a remis plus, aimera davantage le créancier que celui à qui il a été moins remis. Ce récit pose une première affirmation : tous sont débiteurs, le pharisien comme la femme pécheresse. Et donc, nous aussi, nous avons tous besoin de la Miséricorde de Dieu. La seconde affirmation est celle que Jésus a le pouvoir de pardonner les fautes des hommes. En cela il affirme qu’il est Dieu, et un Dieu plein de compassion.

En ce jour, avançons sans crainte pour recevoir la Miséricorde de Dieu. Il nous aime et nous attend. Comme la femme pécheresse, répandons aux pieds de Jésus notre parfum. 

(CV-PM)








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