2016-06-05 12:12:00

Deux nouveaux saints pour l'Eglise universelle


(RV) L’Eglise catholique compte deux nouveaux saints : un mystique polonais et une suédoise convertie qui a sauvé des juifs pendant la seconde guerre mondiale à Rome. Stanislas de Jésus Marie et Marie Élisabeth Hesselblad ont été canonisés par le Pape François ce dimanche au cours d’une célébration solennelle sur la place Saint-Pierre. Une cérémonie en présence notamment du président polonais Andrzej Duda, accompagné d’une importante délégation de 46 personnes, de la ministre suédoise de la culture, Alice Bah Kuhnke, ainsi que de l’archevêque luthérien d’Uppsala Antje Jackelén. Parmi les personnes qui ont porté les reliques des nouveaux saints à l’autel figuraient deux miraculés. La formule de canonisation a été saluée par un tonnerre d’applaudissements. Le compte-rendu d'Olivier Bonnel

 

Les deux nouveaux saints proviennent de deux pays que le Pape François visitera prochainement : la Pologne, où il présidera les 31° Journées mondiales de la jeunesse fin juillet et la Suède où il se rendra à l’automne dans le cadre des célébrations du cinquième centenaire de la réforme de Luther. Morte en 1957 à Rome, Marie Élisabeth Hesselblad est née au sein d’une famille luthérienne. C’est elle qui a restauré l’Ordre du Très Saint Sauveur, fondé par sainte Brigitte. Eminent représentant de l’école polonaise de spiritualité, Stanislas de Jésus Marie a fondé au 17° siècle la congrégation des Clercs mariaux de l’Immaculée conception de la bienheureuse Vierge Marie

Des saints visages de la résurrection

Dans son homélie, l’évêque de Rome a insisté sur la tendresse de Dieu. Commentant le récit de la résurrection du fils unique de la veuve de Naïm, il a expliqué que Jésus «  n’est pas un magicien ! Il est la tendresse de Dieu incarnée ; en lui opère l’immense compassion du Père ». L’événement central de la foi, c’est la victoire de Dieu sur la souffrance et sur la mort. Jésus prend sur lui nos péchés, les enlève et il nous redonne vivants à l’Église même. Et cela advient d’une manière spéciale durant cette Année Sainte de la Miséricorde.

Le Pape François qui était entré en procession sur la place Saint-Pierre, a noté que les deux nouveaux saints « sont restés intimement unis à la passion de Jésus et la puissance de sa résurrection s’est manifestée en eux ». Dans la Passion du Christ, se trouve la réponse de Dieu au cri angoissé, et parfois indigné, que l’expérience de la souffrance et de la mort suscite en nous. Il s’agit de ne pas échapper de la Croix, mais de rester là, comme la Vierge Mère, qui en souffrant avec Jésus a reçu la grâce d’espérer contre toute espérance.

A l’autel, le Saint-Père avait à ses côtés les archevêques de Stockholm et Cracovie, le président de la Conférence épiscopale de Pologne, et l’évêque de Santa Clara à Cuba ville natale d’un enfant guéri miraculeusement d’une tumeur au cerveau par l’intercession de Sainte Marie Élisabeth Hesselblad. Les intentions de prière ont été dites en cinq langues dont le chinois.

Une quarantaine de cardinaux et une trentaine d’évêques ont participé à la concélébration en présence de quelque 35 000 fidèles. Le Souverain Pontife les a tous remerciés à la fin de la messe et avant la prière traditionnelle de l’Angélus les invitant à prier ensemble la Vierge Marie afin qu’elle nous guide sur le chemin de la sainteté et qu’elle nous aide à construire chaque jour la justice et la paix.

 

Voici le texte de son homélie : 

« La Parole de Dieu que nous avons écoutée nous reconduit à l’événement central de la foi : la victoire de Dieu sur la souffrance et sur la mort. C’est l’Évangile de l’espérance jaillissant du Mystère pascal du Christ ; il irradie à partir de son visage qui révèle Dieu le Père, consolateur des affligés. C’est une Parole qui nous appelle à demeurer intimement unis à la passion de notre Seigneur Jésus, afin que se manifeste en nous la puissance de sa résurrection. 

En effet, dans la Passion du Christ, il y a la réponse de Dieu au cri angoissé, et parfois indigné, que l’expérience de la souffrance et de la mort suscite en nous. Il s’agit de ne pas échapper de la Croix, mais de rester là, comme l’a fait la Vierge Mère, qui en souffrant avec Jésus a reçu la grâce d’espérer contre toute espérance (cf. Rm 4, 18).

Cela a aussi été l’expérience de Stanislas de Jésus Marie et de Marie Élisabeth Hesselblad, qui sont aujourd'hui proclamés saints : ils sont restés intimement unis à la passion de Jésus et la puissance de sa résurrection s’est manifestée en eux.

La première lecture et l’évangile de ce dimanche nous présentent justement deux signes prodigieux de résurrection : le premier opéré par le prophète Elie,  le second par Jésus. Dans les deux cas, les morts sont de très jeunes fils de femmes veuves qui sont rendus vivants à leurs mères.

La veuve de Sarepta – une femme non juive, qui cependant avait accueilli dans sa maison le prophète Elie – s’est indignée contre le prophète et contre Dieu parce que, justement pendant qu’Elie était son hôte, son enfant était tombé malade et avait à présent expiré dans ses bras. Alors Elie dit à cette femme : « Donne-moi ton fils ! » (1 R17, 19). Voilà un mot-clé : il exprime l’attitude de Dieu devant notre mort (sous toutes ses formes) ; il ne dit pas : « Garde-le, arrange-toi ! », mais il dit : « Donne-le moi ». Et en effet, le prophète prend l’enfant et le porte dans la chambre à l’étage supérieur, et là, seul, dans la prière, « il lutte avec Dieu », le mettant devant l’absurdité de cette mort. Et le Seigneur écoute la voix d’Elie, parce qu’en réalité c’était Lui, Dieu, qui parlait et agissait à travers le prophète. C’était lui qui, par la bouche d’Elie, avait dit à la femme : « Donne-moi ton fils ». Et maintenant c’était Lui qui le rendait vivant à sa mère.

La tendresse de Dieu se révèle pleinement en Jésus. Nous avons entendu dans l’Évangile (Lc 7, 11-17) comme il a été saisi de compassion (cf. v. 13) pour cette veuve de Naïm, en Galilée, qui accompagnait son fils unique, encore adolescent, pour l’enterrer. Mais Jésus s’approche, touche le cercueil, arrête le cortège funèbre, et il aura certainement caressé le visage baigné de larmes de cette pauvre maman. « Ne pleure pas ! », lui dit-il (Lc 7, 13). Comme s’il lui demandait : « Donne-moi ton fils ». Jésus demande pour lui notre mort, afin de nous en libérer et de nous redonner la vie. En effet ce jeune s’est réveillé comme d’un sommeil profond et il a recommencé à parler. Et Jésus « le rendit à sa mère » (v. 15). Il n’est pas un magicien ! Il est la tendresse de Dieu incarnée ; en lui opère l’immense compassion du Père.

Que l’apôtre Paul d’ennemi et persécuteur féroce des chrétiens devienne témoin et héraut de l’Évangile (cf. Ga 1, 13-17) est aussi une espèce de résurrection. Ce changement radical n’a pas été son œuvre personnelle mais un don de la miséricorde de Dieu, qui l’« a mis à part » et l’« a appelé dans sa grâce » et a voulu révéler « en lui » son Fils pour qu’il annonce ce Fils parmi les nations (vv. 15-16). Paul dit qu’il a plu à Dieu le Père de révéler le Fils non seulement à lui mais aussi en lui, c’est-à-dire en imprimant dans sa personne, chair et esprit, la mort et la résurrection du Christ. Ainsi l’apôtre sera non seulement un messager, mais avant tout un témoin.

Et de même, avec les pécheurs, pris un à un, Jésus ne se lasse pas de faire resplendir la victoire de la grâce qui donne vie. Il dit à la Mère Église : « Donne-moi tes enfants », que nous sommes tous. Il prend sur lui nos péchés, les enlève et il nous redonne vivants à l’Église même. Et cela advient d’une manière spéciale durant cette Année Sainte de la Miséricorde.

Aujourd’hui, l’Église nous montre deux de ses enfants qui sont des témoins exemplaires de ce mystère de résurrection. Les deux peuvent chanter dans l’éternité avec les paroles du Psalmiste : « Tu as changé mon deuil en une danse, / sans fin, Seigneur, mon Dieu, je te rendrai grâce » (Ps 30, 12). Et tous ensemble nous nous unissons en disant : « Je t’exalte, Seigneur : tu m’as relevé » (Refrain du Psaume responsorial). »








All the contents on this site are copyrighted ©.