Le diocèse de Paris prêt pour faire face aux cas de pédophilie

(RV) Le diocèse de Paris se veut en pointe dans la lutte contre la pédophilie et les agressions sexuelles. Alors que l’épiscopat français est confronté à plusieurs affaires d’abus sexuels commis par des prêtres, notamment dans le diocèse de Lyon, l’Église de la capitale entend montrer son plein investissement dans ce dossier. Ce vendredi 3 juin 2016, le cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris, a rencontré les prêtres du diocèse en la basilique du Sacré-Cœur afin de parler du dispositif mis en place pour lutter contre la pédophilie, pour améliorer l’accueil et l’écoute des personnes et renforcer le suivi des victimes et des prêtres sur le long terme.

Le travail de réflexion, engagé depuis plusieurs années déjà, a abouti à des décisions concrètes comme la mise en place en août 2015 d’une procédure renforcée à destination des vicaires généraux, à la création d’une commission diocésaine de consultation en janvier 2016, au renforcement du dispositif d’accueil et d’écoute en juin dernier et au renforcement de la prévention, par la formation et l’écoute des prêtres et séminaristes, en juin également.

Les vicaires sont ainsi préparés pour faire face à un cas de dénonciation de faits de pédophilie ou d’agression sexuelle, conformément aux directives de la Conférence des évêques de France et des instructions de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Les démarches à engager auprès de la justice pénale, de la justice ecclésiastique et de la Congrégation pour la doctrine de la foi sont recensées.

Commission mixte

La commission diocésaine de consultation est, elle, composée d’un magistrat, d’une psychanalyste et de deux prêtres. Elle a pour but d’apporter aux vicaires généraux conseil et discernement dans la gestion et le suivi des cas des prêtres portés à sa connaissance. Elle vise aussi à veiller avec rigueur et sur le long terme sur l’évolution de la situation des prêtres accusés ou condamnés, dans le respect du droit civil et du droit canonique.

Concernant l’accueil et l’écoute, il est possible pour les personnes qui le désirent d’entrer en contact avec un vicaire général qui suivra personnellement le dossier du prêtre mis en cause. Une personne laïque est chargée de superviser l’accueil fait aux victimes et les suites qui lui sont données. Ce rôle de conseil, d’écoute et de suivi vient d’être confié par le cardinal Vingt-Trois à une femme laïque.

Enfin, concernant les prêtres, le diocèse entend leur donner une formation humaine solide. Les candidats sont formés aux repères moraux et informés des lois pénales et de leurs obligations personnelles concernant les infractions de nature sexuelle sur mineurs. La formation permanente concerne également les laïcs qui ont des responsabilités auprès des enfants et des jeunes. Le cardinal Vingt-Trois a en outre confié à trois prêtres de personnalités différentes, informés des procédures diocésaines, afin qu’ils puissent accueillir les prêtres qui souhaiteront s’adresser à eux. (XS)