2016-05-27 13:02:00

Les évêques du Sénégal invitent les autorités à la franchise


(RV) Au lendemain de la 128° édition du traditionnel pèlerinage marial de Popenguine, du 17 au 20 mai 2016, les évêques du Sénégal se sont retrouvés au foyer de charité du Cap des Biches à Rufisque près de Dakar. Plusieurs thèmes ont alors été abordés : la vie de l’Église et l’enseignement catholique dans le pays, mais aussi l’actualité socio-politique du Sénégal, le dialogue politique, la crise scolaire, ou la levée du blocus de la trans-gambienne. Ils ont ensuite fait part de leurs préoccupations à la presse. 

Mettre fin à la crise scolaire et soutenir l’enseignement de l’Église

Les évêques ont exprimé leur inquiétude devant la crise scolaire qui affecte le pays, insistant sur l’importance d’une éducation de qualité, et le droit pour chaque jeune d’avoir accès à une instruction suffisamment complète pour préparer son avenir. «Les évêques regrettent la persistance des malaises, des tensions, et des conflits dans les milieux scolaires et universitaires qui portent atteinte aux droits des élèves et des jeunes», a déclaré Mgr Benjamin Ndiaye, l’archevêque de Dakar et président de la Conférence épiscopale.

L’importance de soutenir l’enseignement catholique dans le pays a été exprimée. Entre autres, la révision des formations sacerdotales, l’accueil des nouveaux membres du Conseil national du Laïcat, ou encore l’élaboration d’une réflexion sur la réforme du procès canonique pour les causes de déclarations de nullité de mariage.

La prolifération des partis politiques

Les évêques ne se prononcent pas sur le dialogue entre toutes les formations politiques du pays, souhaité fin avril par le président Macky Sall. Cependant, Mgr Benjamin Ndiaye a regretté la prolifération des partis politiques au Sénégal ; ils sont 250. Selon le prélat, il faudrait remettre de l’ordre dans ce milieu afin que chacun ne défende pas ses propres intérêts, mais pense au bien commun.
Préoccupé par les responsabilités des dirigeants du gouvernement, Monseigneur Ndiaye a par ailleurs encouragé la classe politique à une franchise dans le dialogue, mise au service de l’intérêt général rappelant que : «Si le dialogue tourne autour de l’intérêt de la cité, cela en vaut la peine. Mais si c’est pour des besoins partisans et individuels ce n’est pas du dialogue, mais du “moussanté” (duperies)».

Dialoguer pour résoudre les problèmes frontaliers

L’appel des évêques à poursuivre le dialogue entre les autorités sénégalaises et gambiennes pour obtenir une levée du blocus de la transgambienne a abouti. Depuis mardi 24 mai 2016, les véhicules peuvent à nouveau passer la frontière entre les deux pays après trois mois de blocage.
Depuis l’arrivée du présidente gambien Yaya Jammeh en 1994, on ne passe pas facilement la frontière. La situation s’est aggravée au fil des années pour atteindre son paroxysme en 2016 lorsque le gouvernement gambien a pris la décision de faire passer de 4.000 francs à 400.000 francs CFA le prix de passage sur le fleuve Gambie pour les camions, poussant alors les transporteurs sénégalais à bloquer le passage transfrontalier.
Les évêques avaient encouragé les autorités des deux pays à poursuivre le dialogue entamé «de manière franche et fraternelle». Mais plus qu’une simple réconciliation entre les deux pays, ils ont exprimé le souhait que des solutions durables soient trouvées afin de résoudre ce conflit. L’archevêque Ndiaye a cependant précisé qu’il n’était pas son rôle de définir les conditions techniques pour trouver une solution d’entente.

(MD-CC)








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