2016-05-18 08:06:00

Il y a 100 ans, les accords Sykes-Picot redessinaient le Moyen-Orient


(RV) EntretienEn 1915, alors que l’Europe se déchire dans la boue des tranchées et le fracas des armes, Français et Britanniques discutent, dans le plus grand secret, de l’avenir du Proche et Moyen-Orient. Les deux grandes puissances alliées veulent en effet y étendre leur zone d’influence, comptant pour cela sur la défaite de l’Allemagne et de son principal allié, l’Empire Ottoman, maitre incontesté de la région depuis des siècles.

Dans cette perspective, deux diplomates, le Français François Georges-Picot et le Britannique Marks Sykes, se voient confier la tâche de « redessiner » la carte du Moyen-Orient, et de s’assurer le partage des dépouilles de « l’homme malade de l’Europe », entre leurs pays respectifs.

De premiers accords seront signés le 16 mai 1916, et passeront à la postérité sous le nom « d’accords Sykes-Picot » ; ils seront en réalité maintes fois retravaillés et renégociés au cours des années suivantes, pour finalement être entérinés en 1920, lors de la Conférence de San Remo. La Société des Nations y confirmera les mandats français sur la Syrie et le Liban, ainsi que les mandats britanniques sur l’Irak, la Transjordanie et la Palestine.

Un siècle plus tard, « Sykes-Picot » hante toujours les esprits, dans cet Orient compliqué et plus divisé que jamais, laissant un goût amer d’humiliation aux populations de la région, comme nous l’explique Jean-Paul Chagnollaud, directeur de l’IREMMO (Institut de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient).

Des propos recueillis par Manuella Affejee.

(OB-MA)








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