Qui sont les militants de «Nuit Debout»?

(RV) Entretien - La réforme du droit du travail français sera débattue à partir du 3 mai 2016 à l'Assemblée nationale. Le gouvernement socialiste veut limiter les freins à l'embauche pour tenter de réduire un chômage qui touche aujourd’hui 10% de la population active. Mais ce projet a soulevé une onde de mécontentement dans le pays.

Outre les manifestations qui ont poussé le pouvoir à revoir sa copie, deux modes de contestations inédits ont fait leur apparition. Une pétition contre la «loi El Khomri», du nom de la ministre du travail Myriam El Khomri, a recueilli plus d’un million de signatures en deux semaines : un record.

Un mouvement est aussi né le 31 mars place de la République à Paris. Des milliers de personnes opposées à la réforme se sont mises à débattre chaque nuit dans une atmosphère bon enfant (merguez, cracheur de feu, atelier poésie...). Lors des assemblées générales, ils ont trois minutes pour s’exprimer sur le sujet de leur choix et toute décision est soumise au vote.

De Paris, le mouvement «Nuit Debout» a essaimé dans une soixantaine de villes en France. Gaël Brustier est membre de l’Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès, chercheur en science politique au Cevipol à l’Université libre de Bruxelles et spécialiste des droites et des dimensions culturelles de la politique. Il revient sur l'origine de ce mouvement au micro de Marie Duhamel.

(SBL-MD)