Explosions à l'aéroport et dans le métro de Bruxelles

(RV)  Une double explosion est survenue mardi 22 mars 2016 dans le grand hall des départs de l'aéroport international de Bruxelles vers 8 heures. Un peu plus tard dans la matinée, une autre déflagration a eu lieu dans une station de métro, Maelbeek, au cœur du quartier européen de la capitale belge.

En fin de journée, le bilan, extrêmement lourd, s'élevait à au moins 34 morts et 230 blessés. Le procureur du Roi a confirmé un «attentat suicide» à l'aéroport et les autorités belges ont décidé de relever le niveau d'alerte antiterroriste à son niveau maximal pour l'ensemble du pays. Le premier ministre belge, Charles Michel, demande à la population d'«éviter tout déplacement» à Bruxelles. En fin de journée, l'organisation État islamique a revendiqué l'attentat, comme elle avait revendiqué ceux de Paris en novembre 2015.

L'aéroport a été fermé «jusqu'à nouvel ordre», a aussi informé Eurocontrol, l'organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne. Certains avions déjà en vol ont été déroutés. 

Réactions internationales

Plusieurs responsables européens se sont exprimés. Le président du Conseil européen Donald Tusk a condamné des «attaques terroristes». Federica Mogherini, la Haute Représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a elle déploré «un jour très triste» pour l'Europe.

«C'est une attaque contre l'Europe démocratique. Nous n'accepterons jamais que des terroristes agressent nos sociétés ouvertes», a déclaré le Premier ministre suédois Stefan Löfven, alors que son homologue danois Lars Løkke Rasmussen dénonçait sur Twitter une « attaque abjecte ». 

En France, le ministère des affaires étrangères a ouvert une cellule de crise. Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur français, a annoncé que 1 600 policiers supplémentaires ont été déployés en France, aux frontières et dans les infrastructures de transports, depuis ce matin.

Les réactions de l'Église catholique 

La conférence épiscopale belge a diffusé ce communiqué : 

«Les évêques de Belgique sont consternés d’apprendre l’attentat perpétré à l’aéroport de Zaventem et au centre de Bruxelles. Ils partagent l’angoisse de milliers de voyageurs et de leurs familles, des professionnels de l’aviation et des équipes de secours une nouvelle fois sur la brèche. Ils confient les victimes à la prière de tous dans cette nouvelle situation dramatique. Les aumôniers de l’aéroport sont quotidiennement au service de tous et apporteront le soutien spirituel nécessaire. Que l’ensemble du pays puisse vivre ces jours en grande responsabilité citoyenne.»

Sur Twitter, la Conférence des évêques de France s'est dite «en union de prière pour les victimes, leurs proches et le peuple belge». Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la conférence épiscopale, a écrit à Mgr Jozef de Kesel, pour lui exprimer sa solidarité.

«Excellence,

Les nouvelles qui nous arrivent de Bruxelles aujourd’hui sont alarmantes et inquiétantes. Nous pensons d’abord à toutes les victimes, demandant à Dieu de les prendre dans sa grandemiséricorde. Nous pensons à leurs familles si éprouvées : puisse l’expérience de la victoire du Christ sur la mort leur apporter un peu de consolation.

Notre pensée va bien-sûr vers votre peuple : avec vous, nous condamnons ces lâches attaques et nous vous assurons de notre prière fervente pour que nous continuions, malgré les difficultés, à être des bâtisseurs de ponts et des artisans du dialogue.

Vous savez, Excellence, la proximité des évêques et des catholiques de France dont je me fais l’interprète.

Bien fraternellement,

Mgr Georges Pontier

Archevêque de Marseille

Président de la Conférence des évêques de France»

Les réactions musulmanes

Il est enfin à noter que de nombreux responsables musulmans se sont exprimés pour condamner les attaques, notamment l'Exécutif des musulmans de Belgique, et l'université d'Al-Azhar au Caire. Cette institution qui est considérée comme la plus haute institution sunnite au monde condamne les attentats qui selon elle, violent «les enseignements tolérants de l’islam».

«Si la communauté internationale ne s'unit pas pour faire face à cette épidémie, les corrompus ne cesseront jamais de perpétrer leurs crimes abjects contre les innocents», rappellent les responsables d'Al-Azhar.

(CV- SBL)