2016-03-14 17:53:00

Le cardinal Barbarin reçoit le soutien des évêques de France


(RV) Les évêques français vont se retrouver aux sanctuaires de Lourdes ce mardi 15 mars 2016 pour leur Assemblée plénière de printemps. Elle aura lieu entièrement à huis clos. Cette session de travail et de réflexion qui se poursuivra jusqu’au 18 mars, sera inaugurée par le discours de Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France. A l’ordre du jour : les prêtres venus d’ailleurs et le dialogue avec les musulmans, des dossiers déjà évoqués lors de l’Assemblée d’automne en novembre dernier. Les évêques travailleront aussi sur le sujet de leur ministère épiscopal au regard des réseaux sociaux. Dans le cadre de l’Année de la Miséricorde, ils vivront également une démarche jubilaire jeudi matin.

Cette assemblée se tient alors que l’Église de France est secouée par un scandale de pédophilie. Le cardinal Barbarin, archevêque de Lyon, en particulier, est sous le feu des critiques. Il aurait eu connaissance du dossier d’un prêtre pédophile de son diocèse, le père Bernard Preynat, ancien animateur d’un groupe scout mais n’aurait pas pris les mesures nécessaires. Un coup dur pour l’Église de France, jusqu’ici relativement épargnée et qui faisait figure de bon élève.

Samedi, le quotidien Le Monde a publié une longue enquête qui fustige l’inaction de l’Église. Selon cette enquête, le père Preynat aurait lui-même fait part de ses penchants sexuels dès le séminaire, dans les années 1960, et on lui aurait demandé de suivre une psychothérapie. Les différents évêques dont le père Bernard a dépendu auraient gardé un œil sur lui, mais tout en le laissant exercer son ministère en paroisse, jusqu'à l'été dernier. Aujourd’hui, d’anciennes victimes demandent justice et déposent des plaintes notamment pour non-dénonciation, car la plupart des agressions du père Preynat sont prescrites. Ces jours derniers, le cardinal Barbarin a reçu le soutien de plusieurs évêques.

Les précisions de Marie Duhamel

Dans un communiqué, le Conférence épiscopale le présente comme un homme rigoureux dans sa gestion des prêtres accusés de pédophilie et rappelle la politique de fermeté menée par les évêques de France depuis plus de 15 ans. Dans les colonnes du Parisien, Mgr Michel Dubost, évêque d’Evry, souligne que «tout homme est capable de faire des erreurs, le cardinal Barbarin a pu être négligent mais ce n’est pas son genre de cacher des choses». Les questions peuvent être difficiles à résoudre quand les faits remontent à des dizaines d’années ou quand il y a des rumeurs incontrôlables.

Dans un long courrier adressé à La Vie, l’évêque d’Oran exprime son profond malaise face à «la focalisation médiatique sur la responsabilité personnelle et directe du cardinal Barbarin». Mgr Jean-Paul Vesco se demande s’il aurait agi différemment dans la même situation. «Le père Preynat lui avait affirmé qu’il n’avait plus eu de comportements condamnables depuis 1991. Le cardinal Barbarin aurait-il dû remettre en cause les choix faits en conscience par ses trois prédécesseurs ?»

Mgr Pontier quant à lui s’est dit «déçu» de voir que les évêques étaient traités comme s’ils n’avaient rien faits. Beaucoup de chemin a été parcouru au sein de l’Eglise sous l’impulsion des papes Benoît XVI et François. Les médias n’évoquent pas tout le travail fait sur ce dossier douloureux. Selon lui «c’est toute l’Église qu’on veut attaquer».

L’archevêque d’Avignon, Mgr Jean-Pierre Cattenoz pense lui aussi qu’il y a dans la couverture médiatique de cette affaire «une volonté de faire du mal à l’Eglise, et de régler des comptes au cardinal Barbarin, qui n’ont rien à voir avec le sujet».

(CV-RF avec La Vie)

 








All the contents on this site are copyrighted ©.