2016-03-09 08:02:00

Venezuela : l'opposition s'organise pour écarter le président chaviste


(RV) Au Venezuela, après des mois de blocages institutionnels, et alors que le pays est déjà en proie à une gravissime crise économique, l’opposition a décidé d’agir pour écouter le mandat du président Chaviste Nicolas Maduro. Elle a révélé ses plans mardi 8 mars 2016. 

Les explications de Marie Duhamel


Le gouvernement n’emportera pas le bras de fer institutionnel ! C’est ce que s’est promis l’opposition après ce que certains analystes vénézuéliens ont décrit comme un coup d’État. La semaine dernière, les parlementaires de l’opposition, majoritaires depuis décembre (une première après seize ans de chavisme) ont été privés de tout droit de regard sur le pouvoir judiciaire et électoral par le Tribunal suprême de Justice, une instance acquise au gouvernement chaviste qui, stratégique, y a placé 34 des siens avant de rendre les clés de l’hémicycle parlementaire à l’opposition.

Pour en finir avec ce blocage institutionnel, et pouvoir légiférer sereinement, le Parlement, dominé par l’opposition, a demandé la médiation de l’Organisation des États Américains. La coalition de l’opposition souhaite également procéder de l’intérieur pour écouter le mandat du président Nicolas Maduro.

Deux procédures légales seront lancées. D’abord, un processus pour révoquer par référendum le président . La loi vénézuélienne prévoit en effet qu’à mi-mandat (le 19 avril 2016 dans le cas de Nicolas Maduro), cela soit possible. À condition toutefois qu’une pétition soit signée par 20 % des électeurs en trois jours, soit 3,9 millions de personnes. Un défi !

Parallèlement, les députés antichavistes vont amender la Constitution pour réduire de 6 à 4 ans le mandat du président. Deux tiers des élus devront approuver la réforme avant un referendum. Ces deux procédures ont peu de chance de l’emporter, car elles nécessitent l’approbation ou la supervision du Tribunal suprême de Justice ou du Conseil national électoral, deux organismes à la solde du gouvernement.

Pour parvenir à ses fins, l’opposition compte sur la pression populaire et invite leurs électeurs à des marches pacifiques dès samedi. Une décision potentiellement explosive dans un pays pétrolifère asphyxié par la chute des cours du pétrole, où l’inflation est de 180 % et où la population passe des heures à faire la queue pour obtenir un peu de riz ou de café.

(MD)








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