2016-03-05 11:19:00

L'émotion du Pape après l'attentat contre un hospice des Missionnaires de la Charité au Yémen


(RV) Le Pape François a été choqué et profondément attristé par la nouvelle de la mort de quatre Missionnaires de la Charité tuées au Yémen avec douze autres personnes dans un foyer pour personnes âgées à Aden. Le Saint-Père «prie pour les victimes et exprime sa proximité spirituelle avec leurs familles et toutes les personnes affectées par cet acte de violence insensé et diabolique». Le Pape François souhaite que «ce carnage inutile réveillera les consciences, qu’il conduira à une conversion des cœurs et qu’il poussera les parties concernées par ce conflit à renoncer à la violence».

Les quatre religieuses ont été attaquées vendredi matin par un groupe d’hommes armés qui s’est infiltré dans la maison de retraite où elles s’occupaient de personnes âgées et handicapées. Deux d’entre elles venaient du Rwanda, les deux autres d’Inde et du Kenya. Parmi les autres victimes figurent deux femmes yéménites qui travaillaient dans l’établissement et huit personnes âgées. Selon le vicaire apostolique pour l’Arabie du Sud, un salésien qui résidait au couvent des sœurs, le père Uzhunnalil, a été enlevé par les assaillants alors qu’il se trouvait dans la chapelle en train de prier. 

Dans son télégramme de condoléances, le Souverain Pontife attire l’attention sur la population du Yémen, en particulier sur les plus nécessiteux dont s’occupaient justement les religieuses assassinées et leurs collaborateurs. Le Pape François invoque la bénédiction divine sur toutes les victimes de cette violence et adresse sa sympathie et sa solidarité priante aux Missionnaires de la Charité, la congrégation fondée par Mère Teresa de Calcutta.

Une attaque ciblée contre les chrétiens

Pour le vicaire apostolique, Mgr Paul Hinder, dont le siège est à Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis, le signal est clair : l’attaque a des motifs religieux. En septembre dernier, Mgr Hinder avait rendu hommage à ces religieuses qui malgré les menaces de guerre restaient dans le pays et continuaient de s’occuper des personnes handicapées. Le directeur de l’AED Marc Fromager, pense lui aussi qu’on cherche clairement à faire disparaître toute présence chrétienne au Yémen. Ces religieuses étaient ont été victimes d’un absurde assassinat de sang-froid qui semble encore plus violent que les bombardements quotidiens.

Il y a quelques mois, avant la prise de la capitale par les Houthis, environ 9000 chrétiens vivaient au Yémen, essentiellement des expatriés, indiens pour la plupart. L'AED estime aussi qu’il pourrait y avoir entre 500 et 1 000 chrétiens d’origine musulmane au Yémen. Mais comme l’apostasie est passible de la peine de mort, il est impossible d’en parler officiellement. Ces chrétiens sont obligés de vivre leur foi en secret et ne peuvent se réunir que clandestinement.

«Être prudent et discret fait partie de notre comportement général dans les pays de la péninsule, surtout dans un pays en conflit comme le Yémen», explique Mgr Hinder. Aujourd’hui, victimes collatérales de la guerre entre sunnites et chiites, les rares chrétiens expatriés sont partis, à cause de la violence et du risque d’enlèvement. Restent donc les plus pauvres. Ou ceux qui ont une mission particulière, comme ces religieuses, Missionnaires de la Charité de Mère Teresa.

(CV-RF)








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