2016-03-05 15:12:00

Affaire d'abus sexuels dans le diocèse de Lyon: l'Église s'engage à coopérer avec la justice


(RV) La justice française a ouvert une enquête préliminaire visant plusieurs responsables du diocèse de Lyon, parmi lesquels le cardinal Philippe Barbarin, l’une des figures les plus éminentes de l’épiscopat français, pour non-dénonciation de crime et mise en danger de la vie d'autrui.

Cette décision intervient après l'inculpation fin janvier d'un prêtre, le père Bernard Preynat, pour des agressions sexuelles sur des scouts entre 1986 et 1991. La justice s'est emparée du dossier après une plainte de l'association de victimes "La parole libérée". Ces plaintes visent aussi le préfet de la congrégation de la doctrine de la foi à Rome, le cardinal Muller. Seules quatre plaintes, les plus récentes, pour des faits non prescrits, ont été retenues par la justice.

Réagissant à l'ouverture de l'enquête, le cardinal Barbarin a assuré qu'il y coopérerait «avec sérénité et confiance». Il se dit conscient de l'extrême gravité des faits reprochés au père Bernard Preynat, mais il tient à rappeler qu'il n'était pas archevêque de Lyon à l'époque des faits et qu'il n'a jamais couvert aucun fait de pédophilie.

Ce samedi, la conférence des évêques lui a apporté son soutien en l’assurant de ses prières. Dans un communiqué, elle redit sa profonde compassion pour les victimes de tels actes, elle réaffirme la politique de fermeté menée par les évêques de France depuis plus 15 ans sur les questions de pédophilie et répète sa volonté de coopération complète avec la justice.

Aujourd'hui septuagénaire, le Père Preynat a déclaré devant le juge que les faits étaient connus par les autorités ecclésiastiques depuis 1991, date à laquelle il avait été écarté du groupe scout indépendant qu'il encadrait depuis près de 20 ans. Le cardinal Barbarin l’a suspendu après avoir rencontré une première victime en 2014 et avoir pris l'avis de Rome, et ce, avant même qu'une première plainte ne soit déposée. Auparavant, il pensait que ce prêtre avait rompu avec son passé et avait renouvelé la mission que lui avaient donnée ses prédécesseurs. 

Le diocèse de Lyon s’est engagé, dans un communiqué, à fournir aux enquêteurs toutes les informations à sa disposition pour faire la lumière sur ces événements, dont la complexité et l'ancienneté exigent une approche prudente. Vendredi on a également appris la mise en examen d’un frère dominicain de 43 ans d’un couvent au nord-est de Lyon. Ce sont les parents de la victime qui ont porté plainte.

(CV-RF)

 








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