(RV) La Conférence épiscopale du Bénin (CEB) a souligné, lors d'un colloque national tenu le jeudi 18 février 2016, «la nécessité de lutter contre la corruption électorale et ses méfaits». Elle a estimé, le 18 février 2016, que la paix dans le pays est fortement menacée par la corruption qui menace la démocratie nationale. Cette réunion s'est tenue à 10 jours des élections, qui se tiendront le 6 mars 2016 (et non le 28 février comme prévu auparavant).
La CEB a indiqué que le «contexte national béninois est caractérisé par la corruption, notamment la corruption électorale dont l’ampleur est telle qu'il est nécessaire de tirer le signal d’alarme».
Dans une lettre pastorale récente, ils ont dénoncé «le mal culturel de l’égocentrisme, le mal de l’argent, le mal du pouvoir, le mal du mensonge public et privé, le mal des retards et des défaillances dans l’organisation des élections». Des maux qui constituent des menaces pour la paix, bien que le Bénin reste un îlot de relative stabilité par rapport à ses grands voisins (Nigéria, Niger, Burkina Faso...), victimes de graves attaques terroristes ces derniers mois.
Dans leur lettre pastorale adressée à tous les chrétiens et aux béninois de bonne volonté, pour les appeler «à la conversion des cœurs et des esprits», les évêques avaient rappelé que les méfaits de la corruption ont été dénoncés par plusieurs papes et mentionnés encore récemment par le pape François qui a fustigé «la corruption qui pue», le 21 mars 2015 lors de sa visite au quartier défavorisé de Scampia à Naples.
Les candidats doivent démissionner de leur poste
Le colloque de la CEB a rassemblé une centaine de participants de différentes confessions religieuses venus de tout le pays. Ils ont recommandé à Mgr Antoine Ganye, archevêque de Cotonou et président de la CEB, d’adresser, au nom des Assises, une lettre signée au président de la Cour Constitutionnelle et au président de la République sortant, Thomas Yayi Boni, pour mettre fin à l’utilisation des moyens de l’État par le Premier ministre Lionel Zinsou, candidat du pouvoir.
Ils ont réclamé la démission de son poste de chef du gouvernement ainsi que la démission de toute autre personne en charge d’une fonction politique et administrative qui serait candidate à l’élection présidentielle.
La Commission électorale nationale (CENA) a annoncé, le 29 janvier dernier, une liste de 36 candidats à ce scrutin. Conformément à la Constitution, l’actuel président Boni Yayi ne se représentera pas puisqu'il a achevé deux mandats successifs de cinq ans.
La CEB a enfin appelé à l’implication des organisations de la société civile dans la formation des agents électoraux, et à choisir des agents ayant un bon niveau d’instruction, en conformité avec le code.
(CV avec Apic)
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