2016-02-16 19:47:00

L'Église canadienne, en première ligne contre l'euthanasie


(RV) La conférence épiscopale canadienne est en première ligne dans la lutte contre l’euthanasie. C’est à cette question délicate qu’est consacré cette année le message de Carême des évêques du Canada.

Ces derniers reprochent à la Cour suprême d’avoir poussé le pays à choisir la mort et invitent les chrétiens à protéger la vie comme un don sacré de Dieu, de la conception à la mort naturelle. Il y a un an, le 6 février 2015, les juges suprêmes déclaraient inconstitutionnelle la loi interdisant la possibilité de recourir au suicide assisté dans le pays, et donnaient un an aux forces politiques pour établir une nouvelle loi. Cette décision avait reçu un appui massif des élites politiques et médiatiques alors que les opposants à l’euthanasie étaient présentés comme des fondamentalistes réactionnaires décidés à imposer leur foi dans l’espace public.

Dans leur message de Carême, les évêques catholiques invitent leur fidèles à s’interroger sérieusement sur ce moment décisif et crucial pour leur pays, à préférer les soins palliatifs, qui sont la vraie solution du problème, à l’euthanasie, qui n’est pas, quoi qu’on en dise, un acte médical comme les autres.

Le rite ecclésial des funérailles, écrivent les évêques, rappelle que chaque vie et chaque mort a un impact important sur la vie des autres. La foi offre une clef permettant de découvrir le sens le plus profond de la maladie. Et elle pousse à ne pas abandonner les personnes vulnérables, âgées, handicapées, mourantes et déprimées en les laissant trébucher dans la solitude et le désespoir jusqu’à la tragédie d’une mort par suicide.

Toute la population, et en particulier les élus, devraient comprendre que l’euthanasie et l’aide au suicide ne manqueront pas d’avoir un impact moral et social néfaste. La conférence des évêques souhaite par ailleurs que le système de soins de santé protège la dignité de la vie humaine et l’inviolabilité de la conscience.

Les professionnels de la santé ne devraient pas être obligés d’administrer la mort. Il faut sortir de la fausse neutralité qui empêche le partage, souligne le président de la Conférence épiscopale, Mgr Douglas Crosby. Sous couvert de dignité humaine, c’est l’autonomie des individus qui est exaltée ainsi que la privatisation de la culture et de la morale.

La Conférence épiscopale canadienne a demandé à être écoutée par le Comité spécial sur le suicide médicalement assisté institué par le gouvernement en vue de la prochaine échéance d’un an établie par la Cour suprême du Canada pour modifier la norme actuelle en vigueur. Les chefs religieux catholiques, orthodoxes, évangéliques, juifs et musulmans ont publié une déclaration commune sur ce dossier sensible. (AG-RF)








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