2016-02-06 15:24:00

Le cardinal Turkson participe à une conférence à Qom, en Iran


(RV) Quelques jours après la visite à Rome du président iranien Hassan Rohani, s’est tenue ce samedi 6 février à Qom, en Iran, une conférence sur le rôle des religions dans la construction de la paix et de la justice dans le monde, avec la participation de professeurs et d’étudiants. Parmi les participants, le cardinal Peter Turkson, président du Conseil pontifical Justice et Paix, a délivré une réflexion intitulée : «La Gloire de Dieu est la paix et la justice sur la terre».

Accueilli dans cette ville abritant une université de référence pour les musulmans chiites, le cardinal Turkson a salué les joyaux architecturaux de la ville de Qom, ville dont la beauté «reflète l’ordre divin de la création», a-t-il déclaré à ses hôtes. Précisant qu’il s’exprimait au nom du Pape François, dont il rappelé la récente rencontre «historique» avec le président iranien, le cardinal Turkson a estimé que «puisque la majorité des habitants de notre planète sont croyants, cela devrait donc pousser les religions à dialoguer entre elles pour construire des réseaux de respect et de fraternité, en défendant les pauvres et en protégeant la nature».

Le cardinal Turkson a précisé que la préoccupation de l’Église catholique est de s’adresser à «tous les hommes de bonne volonté», comme le dit le texte de l’Évangile de Luc, au sujet de la Naissance de Jésus, et comme l’a répété, notamment, Saint Jean XXIII dans son encyclique Pacem in Terris. Il a rappelé la filiation abrahamique des trois grandes religions monothéistes, le judaïsme, le christianisme et l’islam, religions qui ont pour corollaire une certaine anthropologie commune de la vocation et de la destinée humaines. Le cardinal Turkson a rappelé que la notion biblique de la justice, et donc de «l’homme juste», est toujours associée à une dimension relationnelle, au respect du prochain, même s’il est différent. «La Bible n’offre pas d’autre moyen à la croissance de la famille humaine que la fraternité», et toute agression, tout meurtre, est donc un «fratricide».

Il a rappelé les cinq piliers de la paix et de la justice : «la dignité humaine, la justice, l'unité et la fraternité de la famille humaine, le bien commun, et la destination universelle des biens de la terre».

Engagement commun pour la "maison commune"

Il a salué la prise de conscience de l’importance de la «sauvegarde de la maison commune», prise en compte dans l’encyclique Laudato Si’ publiée en juin par le Pape François, mais aussi dans la "Déclaration islamique sur le changement climatique" parue l’été dernier. Il a salué la démarche positive qu'elle représente pour l’ensemble des pays musulmans, aussi bien pour les pays producteurs de pétrole, appelés à s'interroger sur leur modèle de développement, que pour ceux qui, comme le Bangladesh, sont les premières victimes du réchauffement climatique.

Le cardinal Turkson a rappelé que «l’usage prudent des technologies, l’organisation du travail, la distribution du capital et de la dette, les stratégies d’investissement, la gestion responsable des migrations humaines et le respect des souverainetés nationales» devaient être au service de la «destination universelle des biens», et non pas créer des frustrations et des rivalités.

Il a donc appelé de ses vœux une prise de conscience, de la part des musulmans et des chrétiens pour leur responsabilité partagée dans le soin de la «maison commune», «dans la richesse de nos différences, de notre morale commune et de nos principes spirituels».

(CV)








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