2016-01-23 16:40:00

Méditation pour le Troisième Dimanche du Temps Ordinaire


Le Père jésuite Michel Ntangu nous introduit à la méditation avec les lectures du Troisième Dimanche du Temps Ordinaire 

Chers frères et sœurs,

La liturgie de ce 3e dimanche du Temps Ordinaire nous présente, réunis, deux passages distincts de l’Evangile de Luc. Le Chapitre 1,1-4 appelé le « prologue » ou l’introduction ». Le chapitre 4,14-21, que nous appelons l’Annonce de l’Evangile en Galilée.

Le premier passage ou le prologue (Luc 1, 1-4), est en effet adressé à un certain personnage nommé «Théophile» ; appartenant sans doute à la nation grecque, étant donné que ce nom en grec signifie «ami de Dieu». Mais nous pouvons voir en lui tout croyant qui s’ouvre à Dieu et veut connaître l’Evangile. C’est pourquoi ce que nous lisons dans ce livre écrit par Luc nous concerne au plus haut point et engage notre vie à nous attacher à la vraie doctrine sur le Christ et non à ce qui n’est pas solide. Dans un ton solennel et simple, l’évangéliste Luc nous avertit « Puisque plusieurs ont entrepris de composer des choses qui se sont accomplies parmi nous, selon que nous les ont transmis ceux qui en ont été les témoins oculaires et qui sont devenus les serviteurs de la Parole… »

L’objectif de Luc en écrivant son évangile, c’est pour que Théophile puisse acquérir une pleine connaissance de la solidité de message du Christ. Ainsi Luc se propose de donner à ce personnage haut placé, qui possède une connaissance générale de l’Evangile, un tableau suivi et complet de l’histoire et de l’enseignement qui lui avaient été rapportés.

Le second passage (4, 14-21), ou l’Annonce de l’évangile de la Galilée nous présente en revanche Jésus qui «avec la puissance de l’Esprit» se rendit dans la synagogue de Nazareth pour le shabbat. La narration commence par « Jésus s’en retourna en Galilée, dans la puissance de l’Esprit ; et sa renommée se répandit par tout le pays d’alentour. Et lui-même enseignait dans leurs synagogues, étant glorifié par tous » (4:14-15).

 Le rite prévoit la lecture d’un texte de la Torah ou des Prophètes, suivie d’un commentaire. Ce jour-là, Jésus trouva un passage du prophète Isaïe qui commence ainsi : «L’esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a donné l’onction ; il m’a envoyé porter la nouvelle aux pauvres» (61, 1-2). Ce passage est lié à l’annonce de la manifestation messianique de Jésus en mettant en relief la figure de Jésus comme sauveur qui apporte la joie, le pardon des péchés, la libération, la paix et surtout le don de l’Esprit saint » . Jésus opère le salut annoncé dans la prophétie d’Isaïe dont il reprend le texte ici en message de grâce, d’année de bienfait et de non de vengeance de Yahvé. La théologie de Luc est de mettre en relief surtout la figure de Jésus comme sauveur universelle. Le salut est universelle, il est destiné à tout le monde, il apporte le pardon des péchés, la joie, la paix, la miséricorde. Toute sont des œuvres de l’Esprit saint.

Jésus, en effet, une fois terminée la lecture, dans un silence chargé d’attention, dit : «Aujourd’hui s’accomplit à vos oreilles ce passage de l’Ecriture» (Lc 4, 21). Jésus lui-même est «l’aujourd’hui» du salut dans l’histoire, parce qu’il accomplit la plénitude de la rédemption. Le terme «aujourd’hui», très cher à saint Luc (cf. 19, 9; 23, 43), nous rapporte au titre christologique préféré par l’évangéliste lui-même, c’est-à-dire «sauveur». Dès les récits de l’enfance, il est présenté dans les paroles de l’ange aux bergers : «Aujourd’hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans la ville de David» (Lc 2, 11).

Chers amis, ce passage nous interpelle «aujourd’hui» nous aussi. Tout d’abord, il nous fait penser à notre façon de vivre notre vie chrétienne:

"Cette parole de l'Ecriture que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit" dit Jésus. Tout d'abord, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Quels sont ces pauvres ? La suite le dit. Ce sont les prisonniers à qui on proclame : Liberté ! Ce sont les aveugles à qui on annonce : Vous voyez ! Ce sont les opprimés de toutes sortes, les exploités, ceux qui sont sous-payés, les immigrés, les réfugiés, ceux qui ne sont pas déclarés, sans droit, sans papiers, sans logement, à qui l'on dit de faire valoir leurs droits. Nous savons bien, ce que veulent dire les mots liberté, aveuglement, oppression, libération. 

Eh bien, Jésus nous dit qu'aujourd'hui tout cela change. C'est pour cela qu'il a reçu mission de Dieu. "Vivre l'aujourd'hui de Dieu" c'est bien d'accepter la parole de Jésus et de changer radicalement de regard sur la réalité, sur la vie, sur notre vie, sur nous-mêmes.  La parole de Jésus n'est pas des mots en l'air mais un engagement de lui-même qui l'a mené jusqu'à livrer sa vie pour annoncer cette Bonne Nouvelle : "Aujourd'hui s'accomplit la parole du prophète".

En cette année de la Miséricorde, supplions Dieu pour que nous puissions savoir reconnaître l’aujourd’hui de Dieu et accueillir, chaque jour de notre vie, la présence de Dieu, notre Sauveur et celui de toute l’humanité.

Amen.








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